Euroad-trip : La Slovénie, partie 1
Vous l’attendiez (non), nous l’avons fait (oui). Une nouvelle aventure avec Aurélie est née. Nous avons chacune un mois libre et nous voulons en profiter pour explorer de nouvelles contrées. Ce voyage doit respecter certaines conditions, à savoir que ce ne peut pas être très loin, ni très longtemps car quand même, nous avons chacune nos chéris qui nous attendent (presque).
L’argent est un autre frein, comme souvent. Nous souhaitons à la base faire un nouveau WWOOFing, mais nous trouvons cela un peu compliqué temporellement parlant et voulons profiter à fond du pays que nous choisissons.
Aurélie me fait part de son désir de découvrir l’Europe de l’est-Europe centrale. Ainsi donc, il devient plus facile de choisir un pays. Pourrez-vous deviner lequel ? Sachant que ça ne peut pas être trop loin non plus, pour un mois et que nous nous déplacerons en voiture (et pas des moindres, à bord de Paulo, en référence au film des Visiteurs, lorsque Jacquouille déclare : « c’est un bon compagnon, Paulo »)… Un pays slave. Toujours pas ? La Slovénie !
Pour être tout à fait honnête, avant de partir je ne connais absolument rien de la Slovénie. Je ne suis même pas sûre de comment s’appellent les habitants de la Slovénie. Les Slovéniens, les Slovènes ? Mais c’est ce qui est encore un meilleur argument pour aller visiter cet endroit.
En fait, Aurélie ou moi n’y connaissons tellement rien que plusieurs fois alors que nous roulions DIFFICILEMENT en Italie, nous disons “quand on sera en Slovaquie”, voire même “en Pologne” pour Aurélie ; elle est même allée jusqu’à la Tchéquie… ! Grande inconnue qui nous attend donc.
Le départ
Avant de partir retrouver Aurélie, je pars de Lyon où je dépose Dante qui s’envole vers sa terre de cœur (s’il lisait ça), la Sicile. Pour ma part, je ne connaissais presque pas cette partie de la France et je dois avouer qu’elle mériterait aussi ses propres excursions. J’ai un petit peu de temps avant d’aller chercher Aurélie à la gare. Ainsi, alors que je regarde mon GPS, je vois la cascade au nom glorieux de : La Cascade de la Pisse. Sachant que j’ai l’humour d’un enfant de 4 ans, cela me fait rire et je me dis que c’est l’endroit idéal pour faire une petite pause. En vérité, elle n’a rien d’exceptionnel mais j’y aime beaucoup l’ambiance automnale ensoleillée. La nature y est aussi très jolie. Je ne regrette pas.
Du côté d’Aurélie, le voyage démarre déjà sur les chapeaux de roue car alors que je dois aller la chercher à Briançon, elle rate son train à Marseille. Disons plutôt que le retard de son train lui fait rater son prochain. SNCF, fidèle à elle-même. En vingt secondes, elle doit faire un choix : elle part pour Gap. Ainsi donc, je visite encore un peu plus le sud-est de la France.
Quand enfin je retrouve Aurélie tard le soir, nous sommes rapidement gratifiées de l’apparition d’un renard, qui s’arrête et se tourne vers nous. Plus tard encore, nous voyons à nouveau un renard puis un blaireau ! Il ne fallait rien de plus pour nous ravir.
Je vais passer rapidement notre passage par l’Italie car il est assez inutile et chaotique. Je dois régler quelques affaires administratives et je déteste avoir à traiter avec la bureaucratie italienne, qui est encore pire que la française. De plus, les limitations de vitesse n’ont aucun sens, avec comme maximum 70 km/h la plupart du temps, très souvent 50 km/h pour une ligne droite et il n’est pas rare d’avoir du 30 km/h pour un virage doux. Ajoutez à cela des panneaux intempestifs qui “infantilisent” largement les usagers de la route et des conducteurs complètement tarés (soit trop rapides, sinon trop lents) : vous aurez un joyeux cocktail de stress et de “coups de gueule” sur la route de nos parts. Mais nous traversons les quelques 700 kilomètres qui séparent la France et la Slovénie sans encombre. Et maintenant, bon courage pour lire les noms Slovènes qui vont suivre ! Petit conseil, le « j » se lit comme un « i ».
Slovenija
Sur la carte suivante où il faut cliquer sur « ▶️ » sans aucune raison, vous pouvez voir les routes de deux couleurs différentes :
– La route bleue représente les routes empruntées qui correspondent à l’article numéro 1 (c’est celui-là)
– La route rouge, elle, correspond à l’article…2, oui.
Sans encombre, ce n’est pas peu dire car nous passons par une route qui n’a même pas de poste de douane, nous savons à peine que nous sommes dans un nouveau pays ! Si je devais ne citer qu’une beauté de l’Europe, ce serait bien ça : pouvoir traverser des frontières sans avoir l’impression d’être un(e) hors-la-loi ou d’avoir quelque chose à cacher.
Nous arrivons de nuit, nous ne pouvons donc pas nous faire une idée de ce qui nous entoure, mais nous sommes très excitées. Nous trouvons un coin tranquille en forêt près de Postojna, qui se trouve sur la route vers Ljubljana, la capitale. La couleur s’annonce assez rapidement : à cause du froid et du vent, faire cuire notre nourriture nous prend beaucoup de temps. Beaucoup. De. Temps. Surtout quand le vent fait s’écrouler notre superbe pare-vent improvisé sur notre casserole qui peine à bouillir depuis déjà une demie-heure…
Le lendemain matin, nous découvrons enfin les alentours. La nature y est partout présente, les bords de route sont très boisés. Il est évident que la nature a une place importante dans ce pays. En fait, il semblerait que la Slovénie soit le pays européen avec le plus de surface protégée (36% de son territoire). Aurélie remarque, et nous apprécions, que les Slovènes semblent beaucoup aimer les fleurs.
Rapidement, nous sommes témoins de la gentillesse des Slovènes, bien que nous les trouvons initialement froids. Alors que nous dansons dans la voiture, la femme dans la voiture précédente arrêtée à un feu se met clairement à danser avec nous.
Plus tard, nous nous arrêtons à un restaurant, au Mostiček pour le citer. Le serveur nous conseille un délicieux pain slovène, qui, comme le dit Aurélie vaut largement un pain français. Mais il faudrait peut-être que je spécifie que les propriétaires du restaurant sont apparemment Serbes puisqu’ils nous présentent la Serbie comme un pays encore plus beau. Ils nous offrent aussi un alcool serbe, le dunja (lien en anglais). Dunja veut dire « coing », c’est donc un alcool fort (40%) de coing. Nous y mangeons des « gurmanski », mais j’ai du mal à savoir le vrai nom…Disons que nous mangeons des saucisses, pour faire court ! A ce même restaurant, alors qu’il est assez difficile de sortir, surtout en marche arrière, un Slovène me fait des signes pour me faciliter la manœuvre, sans quoi Paulo ne serait peut-être pas indemne aujourd’hui.
Ljubljana
Étant donné que le pays est plutôt petit, nous ne sommes jamais loin d’un point à l’autre, évitant ainsi des journées de trop longues distances. Ainsi, nous arrivons vite à la capitale. Ljubljana n’est pas nécessairement dans nos plans, mais je n’ai pas fini de régler mes problèmes administratifs.
Il se trouve que la ville est agréable ! On ne dirait même pas une capitale pour être tout à fait honnête tant elle est « à taille humaine ». Pas d’immenses tours sombres qui cachent le soleil, pas de sentiment d’étouffement, simplement une ville aérée et esthétique. Même y conduire n’est pas stressant !
Je le répète, nous ne sommes pas ici pour le tourisme, donc entre deux rendez-vous à des bâtiments publics, nous nous promenons dans les rues. Et un petit conseil d’amie : favorisez largement l’administration publique slovène à l’italienne. Ils sont bien plus avenants, se démènent beaucoup plus pour aider et font les choses vite et bien.
L’emblème de la ville est un dragon. Qu’est-ce qui lui manquait de plus pour être la capitale parfaite ? Bon, je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle est parfaite, mais tout de même !
Les Alpes Juliennes
Région de Kamnik
Directement après la visite rapide de la capitale, nous nous dirigeons vers le Nord, dans les Alpes Juliennes.
Predoselj
Nous arrivons un peu tard, mais nous avons tout de même le temps de faire une courte promenade le long des gorges de Predoselj. Un endroit sublime où la couleur de l’eau paraît irréelle et si pure. C’est ici notre premier “contact”, au moins visuel, avec ce bleu si beau, si cristallin, si clair.
En plus, depuis les Philippines, j’ai développé une espèce de passion furieuse pour les gorges. Je trouve ces formations naturelles incroyables. Je pourrais presque pousser jusqu’à dire que c’est presque mon paysage favori. Presque.
La rivière de Kamniška Bistrica
Plusieurs promenades/randonnées sont possibles le long de la rivière de Kamniška Bistrica. Nous optons pour une visite au sublime Izvir Kamniske Bistrice.
Nous en profitons pour pousser la balade jusqu’à la cascade de Orglice (Slap Orličje). Honnêtement, même si l’endroit est beau, la cascade est bientôt à sec. Je ne sais pas si c’est dû à la saison, mais nous sommes franchement déçues.
Ceci dit, pour les férus d’histoire, sur le chemin, il y a de nombreuses explications par rapport aux batailles qui se sont déroulées dans la forêt.
Nous décidons de nous rendre directement dans cette région par peur du froid si nous retardons un peu plus la visite, étant donné que nous dormons dans la voiture et que les soirées sont assez compliquées. Ne serait-ce que pour cuisiner ainsi que de se réveiller le matin. Ce qui retarde chaque jour nos visites, car il nous est difficile de démarrer avant 9 heures du matin, le temps que le soleil nous réchauffe un minimum.
Initialement, si nous nous intéressons à cette région, c’est principalement pour le plateau de Velika Planina dont nous lisons de nombreuses louanges en ligne. C’est malheureusement un échec. Je vous le décris en un mot : payant. Cher pourrait être son adjectif. Bien que je ne me souvienne pas du prix exact de l’entrée pour la visite du plateau, et je n’arrive pas à trouver l’information sur le net, mais c’est quelque chose comme 20€+… Nope.
Parc national de Triglav
Les Gorges de Tolmin (Tolminska korita)
Je vous ai déjà parlé de ma passion pour les gorges. Un passage par celles de Tolmin s’impose donc évidemment. De plus, n’importe qui se renseigne un tout petit peu sur les choses à voir en Slovénie trouvera les Gorges de Tolmin, qui se situent dans la vallée de Soča. Et tout le monde en parle à raison. La région nord-ouest de ce pays est à couper le souffle.
Les gorges sont incroyables de beauté. L’entrée des gorges est payante, mais cette fois-ci, nous faisons une exception. L’entrée est de 6€.
Au sein des gorges, nous pouvons voir un rocher suspendu qui selon les locaux représentent une tête d’ours (Medvedova glava) entre les falaises de Zadlaščica. J’ai mis du temps à voir l’animal, mais je l’ai tout de même photographié enrhumé.
Nous y voyons une magnifique salamandre, ainsi qu’une truite endémique à la région ! Mesdames et messieurs, je vous présente : la truite marbrée. Ça ne vous fait pas rêver, ça ? Si la réponse est « non », je réfléchirais sérieusement à mes intérêts dans la vie si j’étais vous. Une truite ! Cependant, on me glisse dans mon oreillette appelée « wikipédia » qu’elle est en fait endémique au bassin adriatique, donc également à l’Italie.
Bref, parler de truite et de salamandre nous donne faim, ainsi donc nous avons deux options : retourner à la voiture et nous préparer un sandwich, ou continuer la randonnée jusqu’à un restaurant conseillé par nos super-smartphones. Comment ne pas conclure cette journée parfaite par une découverte de mets local ?
Sur le chemin, nous nous arrêtons à la grotte de Dante (haha !) ou en slovène Zadlaška jama. Nous ne pouvons pas y voir grand chose. De plus, malheureusement pour nous, après avoir crapahuté dans les chemins sinueux et pentus, nous nous retrouvons face à un restaurant fermé. La honte.
Un nouveau conseil, prévoyez une semaine dans la région si vous êtes féru(e) de randonnées et de paysages alpins à l’eau cristalline.
Malheureusement, nous ne savons pas exactement combien de temps nous mettrons pour visiter le reste du pays, donc nous n’y restons seulement trois jours. Ce qui est largement insuffisant.
Également, il est bon de savoir que si vous voyagez aussi à bord de votre fidèle compagnon, comme Paulo, cette région se situe dans un parc protégé. Ce qui signifie qu’y faire du camping sauvage est formellement interdit. Cela rend les choses encore plus compliquées pour y rester longtemps.
Cascade de Boka
Ce n’est pas le tout, mais une douche commence à manquer. Nos cheveux sont collés sur nos têtes et restent immobiles tels d’anciens jeux vidéo.
Nous faisons un tour à la cascade de Boka. Les alentours sont agréables, nous nous y promenons rapidement, mais l’hygiène nous supplie de prendre soin de nous. Ainsi, par un acte désespéré, nous nous lavons les cheveux (avec un savon de Marseille à la place d’un shampooing ; même si le savon est certainement toxique et polluant si utilisé de façon répétée et intense, mais nous espérons et imaginons que très peu de personnes le font…). L’eau est absolument glaciale, donc au départ, nous voulons prendre une douche complète, mais dans ce froid, nous rejetons vite l’idée.
Et la cascade ? Ah oui, elle n’est pas mal.
Nous passons par la ville de Bovec, la ville des alpinistes. Selon le site officiel, ce serait même la ville de l’aventure du pays !
Trenka
Ce jour-là, Paulo qui, alors qu’Aurélie le conduit, décide de s’arrêter soudainement. Heureusement, il redémarre aussitôt. Nous pensons que le froid n’est pas insupportable que pour nous (comptons environ -3°c). En effet, une fois bien réchauffé, nous n’avons aucun autre problème.
La région est traversée par la rivière Soča, offrant des paysages oniriques. Nous nous arrêtons presque tous les 500 mètres car nous voulons en profiter, nous voulons garder ces images en tête, nous voulons prendre des photos. Mais nous avons tout de même un objectif donc il nous est impossible de nous arrêter aussi souvent que nous le désirons.
L’étape se trouve donc à Trenka, où nous empruntons le chemin de randonnée de Izvir Soče. C’est au début une belle promenade longeant un cours d’eau. Nous nous arrêtons pour manger notre déjeuner sur des rochers sur la rivière, déjeuner qui, comme vous pouvez le voir sur la photo qui suit, est exquis.
Puis le chemin bifurque, un panneau indique que seuls les plus aguerris peuvent continuer pour atteindre Izvir Soče. Le chemin est interdit aux plus jeunes et aux plus vieux. J’aime ce genre de panneau, paradoxalement. Le goût du challenge ? Bof, simplement, je me doute que cela peut en effrayer plusieurs et que l’endroit sera moins fréquenté.
En effet, le chemin en soi n’est pas compliqué et si vous souffrez de vertiges, il est absolument déconseillé. Mais Aurélie qui en souffre a traversé le passage où il faut s’accrocher à une corde en fer pour contourner la falaise sans problème ! D’ailleurs, plus tard au retour, nous croisons des promeneurs qui souhaitent connaître la difficulté et alors que je m’apprêtais à dire que c’est finalement assez aisé, un autre groupe répond rapidement qu’ils ne devraient même pas tenter tant c’est effrayant et compliqué, qu’ils ne comprennent même pas pourquoi c’est accessible de cette façon… Deux expériences totalement différentes en somme !
L’endroit est envoûtant, il y a une ouverture sur la source karstique de la rivière Soča. C’est une sorte de bouche, où l’eau est immobile, très semblable à un miroir. Je n’arrive pas à expliquer ce à quoi c’est dû, mais Aurélie et moi n’arrivons pas à retirer notre regard de cette eau parfaitement limpide qui ne semble avoir aucun fond. Après mon aventure de plongée près de Venise, j’ai l’envie soudaine d’aller explorer ces profondeurs !
De l’autre côté, nous faisons face à un panorama en haut d’une chute donnant sur une montagne. Tout aussi sublime.
Allez, comme je suis sympa et que je sais que, comme moi, vous adorez les légendes, voici la légende de ce lieu selon le site officiel :
Bled
Nous n’avons pas un super souvenir du bled de Bled (non mais désolée, j’étais obligée là). La ville nous est recommandée à plusieurs reprises, que ce soit sur Internet ou par les locaux, mais finalement, nous passons la plupart du temps à faire notre lessive dans une laverie, à prendre un café pas bon avec un serveur vraiment odieux et à râler car nous ne comprenons pas vraiment l’intérêt de la ville. D’accord, son petit château au milieu du lac est pittoresque, mais franchement, je ne conseille pas de s’y attarder. Sauf si vous voulez rencontrer d’autres étrangers, qui semblent tous se réunir ici.
Nous poussons la visite à l’extrême nord du pays, tellement au nord que nous sommes effrayées à l’idée que, peut-être, notre GPS nous renvoie en Italie. L’intérêt touristique est Zelenci, source de la rivière Sava Dolinka. Effectivement, le lac est magnifique. Les nuances bleues et vertes reflétant la montagne valent le détour. L’endroit est d’ailleurs protégé, portant le nom de… réserve naturelle de Zelenci.
2 commentaires
Marjolène
Wouaah vos photos sont vraiment très très belles ! L’eau et les paysages sont dingues, ça donne envie d’y aller et de s’y baigner même si ça avait l’air de vraiment cailler ! En tout cas, je vous admire d’avoir lavé vos cheveux dans l’eau de la montagne, et c’est une expérience en soi haha
On a l’habitude de vous voir en débardeur et short, ça change x)
Votre début de séjour avait l’air grave bien en tout cas !
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