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Un jour, une randonnée en Autriche : Gosausee

L’Autriche est donc la deuxième étape (3ème ?) de notre Euroad-trip. Je pense que nous pouvons dire que c’est la réelle surprise de ce voyage. Comme je l’ai déjà dit, nous pensons initialement rentrer en repassant par l’Italie. Toutefois, le trajet a été un tel calvaire que nous voulons à tout prix éviter de subir à nouveau ce supplice. En plus, en regardant sur nos GPS, la route du retour indique que le trajet le plus rapide est en passant par l’Autriche, puis l’Allemagne. Ce fait illustre à merveille le fait que les routes italiennes sont absurdes. Les nombres de kilomètres sont bien sûr beaucoup plus importants, mais visiblement, les routes ont plus de sens. En ce qui nous concerne, nous pensons que voyage pour voyage, autant en profiter jusqu’au bout !

L’Autriche est notre destination randonnée. Et quelle destination ! Je ne m’attendais pas à grand chose avant de m’y rendre mais alors quelle surprise ! Je suis complètement conquise à tel point que je vais y retourner pour explorer davantage le pays, c’est une promesse à moi-même.

 Même si je dois admettre que les premières visions du pays sont plutôt laides et monotones sachant que nous ne traversons quasiment que des champ de monoculture… ; tout ce qu’il y a de plus triste.

Mais, il est venu le temps d’une rando joyeuse.

Gosausee

Cette journée est, je pense que je peux parler pour Aurélie et moi-même, notre plus belle balade en montagne de notre voyage. Si ce n’est même l’une des plus belles randonnées qui nous a été donnée de faire jusqu’à présent (enfin si un tel classement existe).

Enfin, «balade ». Si je crois Aurélie, quand bien même elle adore aussi cette journée pleine d’aventures comme on les aime, il y a tout de même des petits moments « tendax max » où sa confiance pour moi est un peu ébranlée. A tort ou à raison, je vous laisse le découvrir.

Initialement cette journée ne s’annonce pas folle, dans le sens où le parking est assez chargé. Et vous savez que je hais les foules. Mais rapidement, je suis rassurée. Nous arrivons au lever du soleil, avec encore une fois de la brume s’élevant de la forêt.


Ce n’est pas très clair quelles marches sont possibles, il semble que nombre de personnes viennent juste observer le premier lac, le Vorderer Gosausee, qui se situe juste après le parking. Mais nous sommes venues pour la journée, ainsi nous poussons un peu la baladette. Plus loin se trouve une plage très étrange, remplie de souches coupées aux formes impressionnantes rendant un paysage très onirique.

Je sais que je répète souvent la même chose, mais encore une fois la forêt est dotée de couleurs profondes, allant du vert foncé à l’or en passant par différentes teintes de rouges. La chaleur du soleil fait s’évaporer la rosée des plantes.

Brume sur le lac et dans la forêt






Panneau indiquant "Gosausee" sur la gauche accroché à un arbre et Aurélie en rouge et noir sur un chemin sur la droite
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Pour l’heure, nous continuons notre montée. Nous arrivons à un deuxième lac, qui je crois est là où se termine la randonnée principale. Alors que nous sommes assises pour manger notre déjeuner, un groupe de trois hommes tchèques nous approche et nous demande d’où nous venons. Quand Aurélie répond « Montpellier », l’un deux passe bien deux minutes à s’exclamer « Montpellieuuuuu » tout en imitant ce qui semble être un accent français. A ce jour, Montpellier pour nous, ou au moins pour moi, ne s’appelle plus ainsi mais bien Montpellieu.

Après avoir fait le tour du lac, Hinterer Gosausee, le chemin semble se terminer. Mais moi, j’aime les plans improvisés. J’aime l’inconnu et j’aime être téméraire et parfois stupide. Et Aurélie décide de me faire confiance. C’est ça, notre amour. Alors, après ce bac en bois plein d’eau congelée par l’air externe rempli de boissons diverses accompagné d’une « boîte de confiance » où déposer l’argent, je décide que nous continuons plus loin. Car mon application, vous savez, celle hors ligne (je ne vais pas redire le nom car on dirait que je suis sponsorisée là), montre qu’il existe une route différente. Et autant que j’aime l’aventure, j’aime les boucles et je n’apprécie guère avoir à passer par le même chemin pour le retour.


Ainsi nous passons à nouveau par une forêt, plus dense et plus sombre. Alors que nous nous amusons à décortiquer plusieurs boules de réjection de rapaces, nous entendons plusieurs « tac, tac, tac » rythmés. Je reconnais immédiatement la sonorité des pics (les oiseaux), nous nous arrêtons net. Aussitôt, deux pics épeiches se perchent dans deux arbres alentours et se mettent à tambouriner les troncs ! Nous restons un long moment à les observer. En fait, nous nous arrêtons tellement pour tout observer que nous acceptons désormais pour vrai que si une randonnée annonce « une heure et trente minutes », nous savons que nous en mettrons le double. Mais nous comprenons cela un peu tard.


La montée est rude, mais nous arrivons à une première prairie, très champêtre. Le chemin devient alors inexistant avec pour seuls repères les cairns, ces amas de pierres qui indiquent les routes de randonnée. Mais Aurélie commence quand même à douter de la véracité de ces cairns. Je choisis quand même de continuer. Il nous faut pour cela escalader. Tout est très calme, il n’y a aucun bruit et nous ne croisons absolument personne.

Je commence à douter moi-même du chemin que je choisis, mais je suis souvent rassurée par ces pierres. De plus, les couleurs commencent déjà à changer dans le ciel, bien que nous nous amusons encore et apprécions grandement les paysages. Aurélie pense vraiment que nous sommes perdues mais continue à me suivre dans ma folie exploratrice. A ce moment, nous voyons tout un groupe de chamois ! Décidément, Aurélie, qui rêvait d’en voir un, est ravie.

Finalement, nous passons par des sortes de très vieilles gorges ou des reliefs pour encore une toute autre ambiance.




Je continue mes partages d’application qui apportent à ce monde un petit espoir. Pour être rapide savez que je supporte ce qu’on appelle l’open source, des produits distribués dont le code est ouvert à tous ; je crois d’autant plus dans les projets collaboratifs. Vous connaissez également mon amour pour la nature et plus récemment pour l’ornithologie. Il existe cette très belle idée de iNaturalist, qui permet de poster une espèce de n’importe quel animal et des camarades naturalistes vont identifier cette espèce. Ainsi, cela permet de contribuer à la science pour le recensement des espèces ! Magique, n’est-ce pas ?

Je parle de ce projet puisque j’ai posté une espèce de pic que nous rencontrons dans ce fameux relief étrange dont je n’arrive pas à trouver l’exact identification.

Mais heureusement, la communauté est très réactive. Mesdames et messieurs, je vous présente donc le Pic Tridactyle !

Pic Tridactyle (photo de la tête parmi de nombreuses branches, difficile à voir en vérité)
Pic Tridactyle (photo de la tête parmi de nombreuses branches, difficile à voir en vérité)


La dernière ligne droite est probablement la plus dure. La pente est assez inclinée, jonchée de nombreuses pierres qui roulent et qui sûrement n’amassent pas mousse. Les genoux souffrent et il devient difficile d’apprécier. La nuit s’installe pour de bon quand nous arrivons, nous sommes transies de froid.

Malgré cela, c’est une magnifique journée, autant pour les mirettes que pour nos observations naturalistes. Cette randonnée marque la fin de notre court séjour en Autriche. Nous sommes en fait tout près de la frontière allemande, notre prochaine destination.

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