Sri Lanka : notre tour en tuktuk !
Si la meilleure façon de visiter le Viêtnam est en scooter, sans aucun doute, la meilleure façon ici est en tuk-tuk ! Mais qu’est-ce qu’un tuk-tuk, diront certains ? Ce sont ces trois roues que l’on peut voir souvent
C’est Ishanka qui nous laisse caresser l’idée de la possibilité de louer un tuk-tuk. Au tout début, nous n’y pensons pas trop, puis quand vient le moment du départ, nous commençons de plus en plus à nous laisser tenter par cette idée folle. Nous lisons beaucoup et trouvons que cela est en fait assez simple.
Pour avoir des informations si vous aimeriez vous aussi vivre cette formidable expérience, il y a plus de détails par là : ICI.
Mise en garde
- Avant de rentrer dans le vif du sujet, j’aimerais faire le point sur une tentative de vol et une tentative d’arnaque que nous subissons sur notre aller vers Negombo pour obtenir notre “trois-roues de la liberté”.
Alors que nous sommes dans un bus, nous devons laisser nos sacs à l’avant car il n’y a pas de place sur les sièges. Heureusement, nous sommes sur la banquette d’avant. Mais tout de même, le bus se remplit tellement qu’avoir un oeil sur nos sacs devient compliqué. Je vois un gars qui semble fouiller dans le sac de Dante, donc je le préviens alors le gars s’écarte. En descendant du bus, il n’avait volé qu’un décapsuleur : la seule chose présente dans cette poche. Ce qui est visé ce sont les poches qui s’ouvrent sur l’espèce de ceinture, donc ne mettez jamais rien de valeur dans ces poches. Cela semble évident, mais une piqûre de rappel ne fait jamais de mal.
- Pour ce qui est de l’arnaque, elle se passe à Wellawaya, qui est notre point de chute intermédiaire entre Ella et Negombo. En fait, nous avons subi plusieurs arnaques, mais celle-là est si poussée que je veux la partager.
A la station de bus, un homme vient nous voir pour nous demander où nous allons. Je réponds Colombo. Il nous informe que le prochain bus est uniquement à 17h mais que ce dernier est plein. C’est alors qu’il commence à nous dire qu’il a une bonne idée : comme il est plein, nous pouvons passer la nuit sur place, comme à sa guesthouse par exemple (à tout hasard) et que le lendemain il nous emmènerait de nouveau à la gare routière. Nous lui disons que même si nous devons rester debout pendant tout le trajet, cela ne nous fait pas peur et que nous l’avons tout deux déjà fait. De toute façon, on ne va pas se mentir : un bus plein au Sri Lanka, ça n’existe pas.
Il insiste sur le fait que c’est tellement fatigant de rester debout. Nous ignorons. Il nous dit même d’aller demander à l’accueil, qui nous donne les mêmes informations. L’homme est assis à nos côtés et nous propose toutes les trois minutes de louer des services, jusqu’à une voiture privée pour 12 000 roupies (environ 56€). Mec ! Soudain, vers 16h30, il dit : « madam, a special bus is here« , un bus spécial vient de faire son arrivée. Un bus même pas plein. Il n’est pas bien fait le hasard ?
Allez, c'est parti mon tuk-tuk !
Sri Lanka (après avoir écouté un podcast sur France culture, il semblerait que nous ne prononcions pas l’article…) est un petit pays qui se visite très facilement et même si le tuk-tuk ne roule qu’à environ 40 km/h (légalement vous n’avez pas le droit d’aller au-delà), beaucoup de gens se plaignent de ça sur internet mais pour Dante et moi c’est une occasion d’admirer le pays d’une façon plus lente et en totale liberté. Les locaux s’amusent souvent de nous voir au volant, et notamment moi naturellement (puisque je suis une femme, et bien que je ne connaisse pas la place de la femme à Sri Lanka, personnellement je n’en ai jamais vu conduire de tuk-tuk). Parfois certains nous adressent la parole pour ça, ce qui est d’autant plus intéressant !
Il faut savoir que la conduite au Sri Lanka est assez chaotique, d’ailleurs la personne qui nous loue le tuk-tuk et qui apprend à conduire uniquement à Dante (l’homme, évidemment) nous dit qu’il ne faudra pas hésiter à nous décaler sur la gauche dès qu’un bus ou un camion voudra nous doubler, car ils le feront dans toutes les circonstances, au point de vous éclater dans le fossé…Un peu comme au Viêtnam, voire pire. Les têtes à queue ne leur font pas peur !
D’ailleurs, c’est au Sri Lanka que j’ai le plus admis pour vraie l’hypothèse selon laquelle quelqu’un se fout de mourir sur la route puisqu’il croit à la réincarnation tant la conduite est pour le moins sportive.
Je suis encore en train d’apprendre comment fonctionne MapHub. J’aimerais faire un lien direct vers le texte correspondant en cliquant sur un lieu de la carte. Pour le moment, ce que j’ai réussi à faire est d’ouvrir dans un autre onglet le paragraphe correspondant, mais bon…
Le départ
Negombo
La première prise en main de notre véhicule est un peu compliquée, mais ça vient relativement vite.
L’apprentissage ne dure que 20 minutes à peu près, j’ai tout de même le droit de venir donc j’essaie de voir comment faire, mais clairement, le meilleur moyen est de le faire. Heureusement, Dante me l’apprend facilement, j’ai donc aussi ce plaisir !
Comme nous sommes à Negombo, nous allons dans un tout nouvel hôtel tenu par un jeune homme et son adorable mère, le Harry’s inn, peu cher qui vient tout juste d’ouvrir. Nous sommes les premiers clients ! Je n’ai pas pour habitude de faire de la pub en effet, mais nous avons été si bien reçus que ne pas le faire ici serait un outrage. D’autant que je l’ai promis (mais à ce moment, je ne pensais pas que je mettrais autant de temps pour écrire mes articles, et certainement lui non plus).
Ce soir-là, nous mangeons avec Benoît et Olivia que nous avons rencontré à Arawe Retreat pendant notre workaway.
Le centre du pays
Sigiriya
Le lendemain, nous voici donc accompagnés de notre nouveau compagnon rouge pétant pour 10 jours ou plus. Après avoir bien calé nos sacs à dos, je m’installe à l’arrière et Dante nous mène vers notre première étape : Sigirîya.
Si Sigirîya est connu, c’est principalement pour son rocher du lion, connu sous le nom de Lion’s Rock, qui de loin est impressionnant je dois l’avouer, mais poser le pied dessus se paie, et pas peu cher. Comptez environ 30€ pour entrer dans le site.
Alors bien sûr, vous commencez à nous connaître, nous n’y allons pas. Nous explorons simplement les alentours. Ceci dit, j’apprends aujourd’hui qu’il s’y trouve un complexe archéologique en haut du rocher. Sur ce coup-là, nous sommes bien mal renseignés car nous pensions juste que les habitants étaient atteint de paréidolie comme tout le monde l’est si souvent, (et surtout nos ancêtres) en voyant une licorne dans un nuage ou un géant dans un rocher ; mais même ça ne nous ferait pas lâcher 30€.
La nuit, nous dormons à Rama Kele Guesthouse, un endroit où nous sommes encore les premiers clients et sommes à nouveau servis comme des rois : que ce soit le dîner ou le petit-déjeuner, c’est à chaque fois un très grand banquet, et même les enfants sont aux petits soins (et j’arrête la pub maintenant, mais ils ont été si serviables que j’espère que leur rêve va se réaliser).
Pidurangala
Pour essuyer notre échec du Lion’s Rock, nous pensons aller à Pidurangala, son cousin. Mais même s’il est moins connu, le prix n’en est pas moins indécent , il faudra débourser 25€. Et cette fois, c’est un monastère dans une grotte qui s’y loge, et nous détestons cette façon de faire des grottes des monastères où tout est bétonné grossièrement. Il est donc hors de question que nous y alllions.
Jathika Nâmal Uyana
On continue notre périple et je nous mène (littéralement) à Jathika Nâmal Uyana, ou les montagnes de quartz roses, où déjà les policiers m’arrêtent… Je double un camion sur une ligne blanche, chose que je ne ferais absolument jamais en France, mais il est vrai qu’après avoir conduit dans tous ces pays d’Asie, j’oublie l’existence même des panneaux (y’en a-t-il ? Je serais incapable de le dire) et ne prête guère attention aux signalisations. Je le rappelle : quand on conduit dans ces pays, les règles sont si peu respectées que si on ne s’adapte pas, cela devient réellement dangereux. Mais je n’ai aucune excuse bien sûr, je double bien sur une ligne blanche. Quand ils arrivent à mon niveau et vois quelqu’un qui n’est pas Cinghalais, déjà leur visage change, et quand ils voient que je suis une femme, ils s’adoucissent carrément. Ils me demandent quand même mes papiers, qui sont en règles et me disent que je peux circuler, mais en prenant garde tout de même. Pour être tout à fait honnête, encore à ce moment-là je ne sais même pas pourquoi ils m’ont arrêtée ; c’est Dante qui me le dit.
Pour en revenir à Namal Uyana (pour les intimes -ou les flemmards-), l’entrée coûte environ 5€ (5 US$ pour être exact) et abrite les arbres endémiques “na”, arbres au bois de fer.
Pour ceux qui parlent anglais, on apprend de nombreuses choses sur ce site. L’endroit semble peu prisé des touristes mais est rempli de promeneurs Cinghalais. On y trouve de nombreuses personnes qui semblent être venues prier, peut-être est-ce un jour particulier. C’est une balade très, très, agréable, mais pour arriver au sommet, il faut tout de même des capacités d’escaladeur. Surtout si on passe hors des sentiers battus comme nous le faisons, sachant que cet endroit est déjà hors des sentiers.
Nous y voyons toutefois beaucoup de déchets plastiques dans le parc, et sur les avis que je lis sur internet en écrivant cet article, il semble que ce soit encore pire presque un an plus tard car de nombreux avis en parlent.
Ritigala
Que je le (re)dise maintenant, on nous a conseillé de planifier notre voyage en ayant en tête le fait que la côte sud est en pleine période de mousson, ce qui n’est pas le cas de la côte est. Alors, je ne sais pas si c’est un manque de chance, un dérèglement climatique ou que sais-je encore, mais à chaque fois que nous arrivons dans une ville, il se met à pleuvoir. Ça devient presque un rituel. Ça n’a pas loupé une seule fois. La pluie nous empêche de faire BEAUCOUP de choses.
Et c’est notamment le cas pour Ritigala, pluie accompagnée d’orages alors que nous voulons venir assister au coucher de soleil. Ritigala est un autre sommet hôte d’une réserve naturelle où se trouve un monastère bouddhique en ruine.
Ritigala est assez proche de Anuradhapura, la capitale de la région du nord et une ancienne capitale du pays. Je la conseille, même si nous n’y allons pas, car Dante refuse.
Bon, jusqu’à maintenant, on se dit : “mais nous n’apprenons rien”. Oui. J’avais prévenu. Nous avons une relation étrange avec l’île aux épices.
La côte Est
Trincomalee
Directement après le centre nord du pays, nous nous dirigeons vers la côte est. Très souvent, nous entendons parler de Trincomalee, donc c’est assez logiquement que nous décidons d’y faire notre prochaine étape. Si vous êtes actuellement en éco-dépression*, je vous conseille de passer votre chemin, car ce qui va suivre est une des raisons qui a engendré la mienne.
(*NB : Pour ceux qui ne savent pas bien ce qu’est l’éco-dépression, j’ai le projet d’écrire un article qui en parle car j’ai mis du temps avant de savoir de quel mal je souffrais et mettre des mots dessus est très important pour pouvoir agir.)
En arrivant, naturellement sous la pluie, nous posons nos affaires et allons explorer les si belles plages tant vantées par habitants et touristes réunis.
Ce qui devait être une longue et belle balade d’une heure et demie le long de la mer jusqu’au fort Frederick se révèle être, une nouvelle fois, une descente dans les abysses.
Certes, la partie de la plage où les touristes s’agglutinent est impeccable, mais il suffit de s’écarter un petit peu et très vite, la plage aux aspects paradisiaques est jonchée de déchets. Si nous passons par la plage, c’est pour rejoindre le fort, mais je ne conseille pas de le faire.
Comme les déchets rejetés par la mer ne suffisent pas, simplement en l’espace du temps de notre marche, nous avons vu deux personnes jeter leurs poubelles directement dans l’océan. La plage est remplie de chiens errants et de corbeaux qui ingèrent aussi des sachets, après avoir servi de poison aux poissons eux-mêmes. Des marins qui reviennent de la pêche aux calamars jettent tous les sacs plastiques sur la plage qu’ils ont utilisés durant la pêche.
D’ailleurs, la mer n’est pas la seule déchetterie : dans les rues, même topo. Cette fois, les vaches et les cerfs à pois (Axis axis ceylonensis) sont de la partie pour le festin du déchet.
Nous assistons à une scène intéressante ceci dit. Le chaos se trouve aussi dans le ciel où un aigle se fait attaquer par un clan de corbeaux pour le poisson qu’il vient de pêcher.
Si la première partie représente la descente, la seconde est bel et bien les Abysses eux-mêmes. Ici, plus aucun touriste et nous le comprenons en voyant l’état de la plage. Le sol est tout simplement un tapis de détritus, pour dépeindre un petit peu notre sentiment, à ce moment nous remettons même nos chaussures de peur de marcher sur du verre, des aiguilles ou autre chose que nous ne pouvons même pas imaginer.
Pour être honnête, je crois que nous arrivons dans les sortes de favelas de la ville. Du moins subitement, nous ne nous sentons plus en sécurité. Les habitants nous regardent bizarrement, certains nous sifflent quand nous passons devant eux tout en nous pointant du doigt. Mon appareil photo à la taille me rend d’autant plus inquiète.
Je lis sur internet plusieurs fois de rester au moins 3 ou 4 nuits dans cette ville, mais jamais je n’ai eu de mention à l’insalubrité des rues et de la plage…
Je me questionne, mais certainement, nous ne restons pas plus de deux nuits. Nous ne participons à aucun tour de snorkelling ou de plongée, car en plus de ce manque d’intérêt profond pour l’environnement inhérent à beaucoup de ces compagnies, Dante lit sur internet que pour l’observation des baleines, l’un de mes rêves je le rappelle, qu’il n’existe entre autre aucune restriction quant aux quota de bateaux à un même endroit pour observer des animaux (ce qui, si cela ne semble pas évident, engendre du stress, outre le danger qu’un animal ne se blesse). Donc, on oublie cela aussi.
Allez, pour contrebalancer, nous voyons au moins un beau lézard. C’est aussi à cet endroit que nous empêchons une petite fille de jeter des pierres à un jeune chien qui tente de se cacher sous un tuk-tuk.
Faut-il toujours que je gâche le positif par du négatif ?
Pasikudah & Arugam Bay
Nous avons beau nous arrêter à Pasikudah, ni Dante, ni moi n’avons aucun souvenir de la ville ou de quoique ce soit. Certainement pleut-il et nous ne pouvons rien visiter.
Ainsi, je mets quelques photos que l’on prend sur la route.
Toujours plus au sud se trouve la ville de Arugam Bay, si vous êtes surfeur avertis, grande chance que vous ayez déjà entendu parler de cet endroit.
Nous adorons notre logement, ou singes et corbeaux usent chacun de ruse très différente pour essayer de voler la nourriture. Lorsqu’une bande de singes descend pendant que notre hôtesse fait à manger, cette dernière s’arme de son lance-pierre et se défend ainsi ! Elle est d’ailleurs très gentille.
Mais dans cette ville encore, nous sommes victimes de tentative d’arnaque. Nous demandons où se trouve la station essence la plus proche alors que nous approchons dangereusement du 0. Un conducteur de tuk-tuk nous informe qu’il n’y a rien avant plusieurs kilomètres, mais qu’il connaît quelqu’un qui peut nous en fournir. Il dit que Dante peut venir pour remplir des bouteilles, mais bien évidemment, pas gratuitement. En attendant je vais retirer de l’argent seule dans notre vaillant destrier. Je tente de retirer une somme assez conséquente mais reçoit un message étrange. Jamais je ne reçois l’argent mais la somme est bien débitée de mon compte… Heureusement, après de nombreux appels, d’arrêts dans des banques dans tout le pays et beaucoup de peaux rongées, j’ai récupéré l’argent par la suite. Il semblerait que l’argent soit ré-injecté lorsqu’ils font les comptes et la banque s’aperçoit d’un surplus.
Dante de son côté décide de ne pas faire confiance à cet homme car, comme il dit : “comment ces conducteurs de tuk-tuk autour de nous feraient-ils ?”, et nous partons à la recherche d’essence en définissant un sens qui nous semble logique… Nous trouvons une station à seulement 5 ou 10 minutes…
Nous lisons sur internet qu’en louant un tuk-tuk, à coup sûr on verrait une vie sauvage variée. Nous avons vu de magnifiques oiseaux, je l’admets, mais nous ne voyons aucun éléphant, pas un seul (ce n’est pas dramatique en soi, juste une petite déception, je dois l’avouer).
Elephant Rock
Pas même à Elephant Rock, près de Arugam Bay. Cela dit, la plage est sublime. Cet endroit est aussi connu pour les safaris du lagoon, territoire de crocodiles. C’est un autre de mes rêves depuis toujours que pouvoir observer un crocodile dans son élément naturel. Ainsi, au petit jour nous nous rendons à ce rocher.
Nous réussissons à obtenir un très bref safari avec un pêcheur. Nous lui faisons part de mon engouement pour les crocodiles. Au détour d’un tournant, notre “guide” s’entretient avec un ami pêcheur un court instant, ayant à cœur de nous satisfaire. Son ami dit qu’il voit un crocodile tout proche. Curieux nous regardons sous l’eau, un peu stressés de pouvoir observer un prédateur de si près, surtout que nous sommes sur un petit radeau.
Là, le pêcheur nous pointe l’intérieur de son bateau… où on découvre un bébé crocodile, coincé dans un filet de pêche. Mon rêve s’effondre tandis que le pauvre être réduit à néant se débat tant qu’il peut dans le filet, sans succès.
Pour le petit instant information sur la faune locale, on peut trouver deux espèces de crocodiles sur l’île des épices : les crocos des marais et les marins. Les crocodiles ont subi des pertes majeures du fait de l’exploitation de leur peau et leur viande, notamment dans les années 70 pour en faire de la viande séchée. A cela s’ajoute, histoire connue, la disparition de leur habitat pour créer des terres agricoles ou pour construire des habitations, d’où sa disparition totale du nord du pays. Apparemment, selon une étude un peu ancienne de 2001, ils ne seraient pas vraiment bien vus dans le pays et leur disparition importe peu.
Je ne sais pas quel sort allait être réservé à ce bébé, mais j’espère être juste libéré, même si j’en doute.
Outre ce malheureux épisode, nous voyons notamment ce qui semble être un couple de pygargue blagre et de nombreux oiseaux marins.
Le centre-sud
Avant de rejoindre notre prochaine étape, nous décidons de faire un crochet sur Ella pour faire un saut à Arawe Retreat, dire bonjour à Anna & Ishanka.
Ambewela
Vous aurez sûrement remarqué qu’il manque une étape majeure dans l’itinéraire concocté avec amour depuis le début du voyage : Nuwara Eliya.
Ce qui y est intéressant, ce sont les champ de thé formant des paysages sublimes. Pour palier à cet affront, nous trouvons une guesthouse totalement perdue dans la nature que j’aime beaucoup, à Ambewela. Nous sommes entourés de verdure de toutes parts et sommes dans un petit village. Dans cette guesthouse, nous faisons notre propre nourriture, de fait nous allons dans les petits commerces locaux pour acheter des produits frais avec de très gentils habitants. J’aimerais rester plus longtemps car je pense que cet endroit renferme beaucoup de secrets.
Udawalawe
Il est temps pour nous de commencer notre descente vers le sud.
S’il y a bien un excellent souvenir que je garde de notre voyage à Sri Lanka, c’est un safari à Udawalawe, offert par Dante pour mon anniversaire !
Nous sommes dans une jeep avec deux Belges, assez amusants mais un peu blasés : ils s’en fichent de voir des oiseaux, ils veulent du LOURD, style des crocodiles ou éléphants. Tandis que les oiseaux, moi, je m’en régale ! Ils sont d’une beauté, d’une diversité qui me ravit.
Nous voyons même des chacals !!! Jamais je n’aurais cru ça et notre guide si heureux de me voir si enthousiaste demande même au chauffeur de se rapprocher (malheureusement un peu trop près mais j’imagine que dans ces situations, ce sont les plaisirs des clients qui importent…). Bien que les chacals s’enfuient à notre approche, un magnifique aigle huppé se niche dans un arbre assez proche.
Nous avons le plaisir d’observer un aiglé huppé juvénile qui me fascine, ainsi que plusieurs guêpiers d’Orient (Merops orientalis ceylonicus), des perruches à collier mais bien sûr aussi un bon nombre d’éléphants et des crocodiles de très loin.
C’est exquis, je me régale!
Sinharaja
La dernière étape : Sinharaja. C’est, je pense, l’endroit de mon plus grand regret. Ça aurait pu être mon endroit favori je pense, et c’est peut-être aussi l’une des raisons qui me feront revenir sur cette île aux mille émotions.
Un regret ? Premièrement, il ne cesse de pleuvoir, malgré le fait que nous rallongeons notre séjour d’une nuit pour multiplier nos chances. Pourtant, les alentours sont si sauvages ! Niveau faune et flore, ce aurait pu être un vrai délice.
Il y a dans les alentours la réserve de la forêt de Sinharaja. Par deux fois, nous tentons de nous y rendre, malgré la pluie car nous préférons être mouillés plutôt que rien. Peut-être n’aurions-nous pas dû.
Si la première fois se solde par un échec, c’est notamment à cause des sangsues qui, attirées par la pluie, nous rendent la visite impossible. Nous essayons bien, mais très franchement, elles sont si assoiffées que nous pensons que s’il ne pleut pas (moins) le lendemain, nous en profiterons davantage.
Sur le chemin de retour, nous entendons soudainement des bruits qui s’apparentent à des bruits de bébé. Intrigués, nous allons dans leur direction. Les bruits nous mènent à une sorte de cabane avec des murs ouverts et une demi-porte en bois. Nous l’ouvrons, et c’est alors que nous trouvons là plusieurs chiots, entre 5 à 7, ainsi qu’un carton à côté. Un peu démunis, nous ne savons pas trop quoi faire. C’est alors que je cours sous la pluie leur acheter des biscuits secs à la seule petite échoppe, dont je me demandais un peu à l’aller la raison de sa présence ici. Alors que je reviens, nous leur versons un peu d’eau et mouillons les gâteaux. Je me refuse de les laisser ainsi, avec la pluie qui s’infiltre, leur laissant peu d’endroit au sec. Soudain, deux chiens entrent dans la maison, une femelle qui est visiblement la mère et un mâle, pour lequel je ne saurais affirmer s’il est le père, mais mon imaginaire l’espère de tout cœur.
Nous rentrons donc le cœur léger, rassurés. De plus, nous voyant marcher sous la pluie, une camionette qui passe par là nous dit de monter ! C’est un retour mouvementé mais bien apprécié.
A l’aller de la seconde tentative, je prends une photo d’un magnifique lézard, de l’espèce Calotes nigrilabris, différent de calotes calotes (celui que je prends à Ella dont je suis très fière).
Ce second jour prend du retard, de nouveau à cause de la pluie. Nous essayons tout de même : c’est que je veux la voir, cette forêt ! Alors que nous sommes si proches de l’entrée, un véritable torrent s’abat. Ceux qui sont allés en Asie pendant la période des moussons sauront de quoi je parle quand j’évoque “torrent”.
Heureusement, nous sommes devant une maison. Une petite dame nous fait signe de venir chez elle. Nous acceptons l’invitation. La dame est très curieuse et est si gentille avec nous. Son mari semble ne pas pouvoir bouger avec aisance, ainsi elle lui apporte plusieurs choses pendant qu’il prie pour les dieux. Elle nous prépare également un délicieux thé au gingembre avec des biscuits. Tout est si bon et elle est si gentille que je suis contente que ce torrent se soit abattu.
Après une vingtaine de minutes, nous repartons armés de nos parapluies que viennent de nous prêter ces gentils petits vieux. La pluie bat encore son plein et arrivés à l’échoppe, une chienne se lève et se met à marcher devant nous, à nous attendre lorsque nous nous arrêtons et décidée visiblement à être notre guide. Elle veut clairement nous montrer quelque chose, car elle marche d’un pas assuré et se retourne souvent pour voir si nous la suivons. En vérité, assez rapidement, je me doute où elle veut nous mener. Quand Dante prend du retard alors que la chienne et moi arrivons à la cabane, elle fait plusieurs tours, va le chercher, me regarde. Lorsque je pénètre à l’intérieur, elle s’y précipite.
En allant vers la cabane quand on s’est arrêté à la maison, je me souviens de Dante me disant : “quelle bonne histoire ça fera pour le blog”. Quand la chienne nous a montré le chemin, à nouveau je pensais d’une joie naïve aux belles choses à raconter. J’étais bien loin d’imaginer l’horrible histoire qui allait se passer.
Là, je donne de l’eau aux chiots de la cabane qu’ils boivent très vite. Pendant ce temps, Dante remarque que deux chiots sont blessés. A première vue, cela ressemble à des morsures. Je panique et pense que j’ai attiré des prédateurs la veille avec la nourriture. C’est alors que Dante réalise que ce sont des larves. Horrifiés, nous nous sentons démunis. Ce qui me brise encore plus le cœur c’est que les autres chiots fuient leur présence alors qu’ils sont obligés de se serrer pour se protéger du froid. Certains lèchent les plaies remplies de ces danseurs mortuaires.
Nous repartons vers la guesthouse, le moral plus que six pieds sous terre. Pour couronner le tout, sur la route, nous voyons le petit corps sans vie d’un lézard vert, extrêmement similaire à celui que j’ai pris en photo. Je suis persuadée que c’est le même lézard que je prends en photo et une tristesse absolument immense en imaginant l’avoir vu vivant et de le voir maintenant écrasé.
Même la pluie semble ne plus exister. La chienne nous suit sur tout le chemin de retour, comme pour partager notre peine. Pour tout dire, elle reste même toute la nuit.
Le soir, nous discutons longuement avec les propriétaires, notamment de politique, qui nous font un délicieux repas soit dit en passant. Ce sont des moments que je chéris vraiment car si j’aime voyager, c’est pour avoir plusieurs versions d’une histoire, d’autant plus si elle vient d’un local. Moment agrémenté de la visite d’un scorpion, que notre chienne guide veut attaquer : mauvaise idée.
Ça passe vite, dix jours
Pour finir, un petit panaché de photos prises sur la route qui n’ont donc pas d’attache à des lieux. Mais ce sont des photos que j’aime quand même et que je souhaitais quand même partager.
Nous rejoignons enfin Negombo où nous rendons notre doux tuk-tuk, où on nous oblige à mettre un commentaire 5 étoiles avec le couple qui surveille ce que l’on écrit avant que l’on publie puis nous nous envolons pour le nouvel amour de ma vie : le Népal.
En conclusion : soit, nous n’avons pas vu d’éléphants sur les routes, mais ces oiseaux de toutes couleurs et cette abondance de faune et flore est un pur bonheur. Avoir son propre tuk-tuk est définitivement une expérience à faire dans sa vie et il est vrai que ce pays s’y prête très bien. Oui, nous vivons plusieurs expériences plutôt négatives, mais un an après, avec tout le recul que ma vie sédentaire m’apporte, je pense que je me rendrais à nouveau dans le pays, un jour.
2 commentaires
Fradetal Laetitia
Bonjour, votre article sur le Sri Lanka est vraiment très intéressant. J aimerais moi aussi faire l expérience du Tuktuk et j aurais quelques questions si c est possible à commencer par : c est vraiment faisable d aller de Negombo jusqu’à Sirigiya sur une seule journée ?
Merci d avance pour votre aide
Emma
Bonjour,
Pardon, je n’avais pas vu que vous m’aviez laissé un commentaire ! Oui, c’est faisable, mais il faut savoir qu’on dépasse rarement les 50km/h en tuktuk. Donc il faut s’y prendre tôt ! C’est environ 150km. Encore désolée pour ma réponse tardive, bonne continuation. Je vous encourage vraiment à faire ce voyage en tuktuk, ce sera à jamais dans vos souvenirs 😀
Emma