Ecosse,  Randonnée

Randonnée dans les Highlands

Préambule : Cet article sera écrit par Aurélie. Histoire d’affirmer notre complicité dans les voyages, elle sera également une auteure de ce blog. Vous retrouverez ses articles notamment dans nos futurs projets de voyages, projets qui sont nombreux ! Toujours est-il que le prochain est notre voyage au Japon avec Hugo et Thomas cet été.

« On va mourir » _ Emma & Aurélie

Nous nous sommes levées à 6h05 pour partir une heure plus tard, dans la petite voiture de notre hôte Ann. Le fait de conduire à gauche me semblait toujours aussi perturbant que la première fois où je suis montée dedans, je n’ai donc pas pu fermer l’œil tout au long du trajet. Emma, quant à elle, discutait légèrement avec Ann. Nous avons traversé les Highlands de Dufftown près de Spean Bridge, avec pour point de repère Aviemore, une petite ville située dans le parc national de Cairngorms . Deux heures et demie après, nous pouvions enfin nous détendre les jambes et nous préparer pour la randonnée.
Mais nous ne nous attendions pas à être recouvertes de la tête aux pieds de midges à peine sorties de la voiture ! Les midges, ce sont des petits moucherons qui voyagent en masse et se collent à leurs proies. Même Ann était surprise d’en voir autant. Nous avons donc dû être rapides et efficaces : rentrer dans la voiture, s’imbiber d’un produit –Skin So Soft d’Avon, à la base un produit cosmétique- qui apparemment les ferait fuir, s’habiller en vitesse, sortir et prendre de la hauteur le plus vite possible.
Autant vous dire que ce début de randonnée n’était pas de tout repos ! Impossible de s’arrêter prendre quelques photos, ni de ralentir la cadence sous peine d’être recouvertes de midges. Et croyez-moi, c’est très désagréable, ces petites bêtes se faufilent partout (yeux, narines, cheveux, vêtements…) et cela procure en plus des picotements (j’en ai gardé des cicatrices aux poignets deux mois après le voyage).

Une fois montées un peu plus haut, les midges se faisaient plus rares, et nous avons enfin pu apprécier le paysage. Tout au long de ce périple, nous avons souvent pu voir des callunes joncher le sol sur de vastes étendues ; Ann nous a expliqué que ces petites fleurs roses, appelées « heather » en anglais, étaient perçues comme un symbole de chance pour les Écossais, beaucoup de légendes tournent autour d’elles.” Heather” est d’ailleurs un prénom fréquemment donné aux filles là-bas.

Un mouton perdu dans les heathers
Heathers
Heaters encore !

Le début de la randonnée a été très difficile pour Emma et moi ; d’une part car la gadoue présente partout nous forçait à faire des détours, à sauter, à se dépêcher pour ne pas glisser, etc… sans compter les nombreux passages de varappe que l’on a dû affronter, et d’autre part, Ann était un véritable démon de la randonnée, elle allait beaucoup trop vite pour nous, on avait à peine le temps de s’arrêter prendre des photos. Je me souviens avoir croisé le regard d’Emma à un moment, et, à bout de souffle, nous avons échangé ce « on va mourir » qui semblait tellement sincère…

Passage boueux…

Étant une grande frileuse, et comme les températures chutent vite en montagne, j’étais très couverte. Grave erreur! Ici, il y avait beaucoup de dévers, et la marche s’apparentait plus à une escalade sportive, si bien que j’ai énormément transpiré… Et lorsque nous avons décidé de faire halte pour manger (je n’attendais que ça en plus), nous étions déjà à une altitude élevée et le vent froid soufflait très fort. La pause repas a été pour moi la pire torture que j’ai dû endurer : mon corps se refroidissant, je me suis retrouvée gelée. Mais en dehors de cela, la vue était exaltante : nous étions littéralement dans les nuages, on ne voyait rien d’autre que du blanc autour de nous, belles sensations !
Il est d’ailleurs à noter que ce genre de randonnée doit être préparée à l’avance. En effet, du fait par exemple de ces nuages qui bloquent la vue, il est très dangereux de marcher sans se référer à un GPS pour ne pas se perdre, ou encore dévaler une pente que l’on n’aurait pas vue. Ann avait donc dans son sac : le plan de la randonnée, un GPS, une trousse de soin, une boussole et une carte. Nous faisions aussi régulièrement de courtes pauses, le temps de vérifier si nous ne nous écartions pas du chemin.

Nous avons gravi les monts Meall Carn Dearg (945 m d’altitude), Stob a’ Choire Mheadhoin (1105 m d’altitude), Stob Coire Easain (1115 m d’ altitude) ainsi qu’un autre sommet dont le nom nous a échappé. Vraiment, même si le niveau était élevé et qu’on a souffert, cela valait le coup ; c’était l’Écosse telle que l’on se l’imagine vraiment. De grandes étendues montagneuses à perte de vue. Ce qui m’a beaucoup marquée, c’était le silence qu’il y avait, je ne saurais pas décrire les sensations que cela m’a procuré mais j’ai énormément apprécié.
Une fois arrivées au dernier sommet, une sorte d’euphorie intérieure m’a envahie, surement un mélange de fierté d’avoir été jusqu’au bout, de joie que la torture s’arrête, et d’admiration pour la vue que j’avais sous les yeux. Nous avons rencontré un autre randonneur à ce moment là. Ann et lui se sont mis à discuter, tandis qu’ Emma et moi nous nous reposions et admirions la vue. A la fin de la discussion Ann a proposé de prendre son numéro de téléphone, au cas où il voudrait faire du couchsurfing chez elle. J’ai alors fait part à Ann que je trouvais cela étonnant, à quel point la discussion avec des inconnus semble facile ici, et elle m’a répondu que c’était surtout dans ce genre de contexte (entre randonneurs donc) que cela se produisait. J’ai tout de même constaté que de manière générale, la population était moins sur la défensive lorsqu’un inconnu s’adresse à elle qu’en France.

Concernant le retour, nous qui pensions que cela allait être plus aisé, et bien nous avons souffert d’une autre manière :  la fatigue qui s’était accumulée, nos pieds étaient meurtris et nos genoux ont pris des dommages à descendre dans des pentes si raides ! Étrangement nous ne parlions plus beaucoup au retour, trop épuisées.
Nous avons croisé un couple avec qui nous avons discuté un court instant, et au fil de la conversation ils ont compris qu’ Emma et moi n’étions pas de ce pays, l’homme a dit: “You’re not from home” (Vous n’êtes pas d’ici) et sa femme qui était en tee-shirt a ajouté: “That explains all the layers “ (cela explique toutes les épaisseurs), cela nous a bien fait rire.
Une fois descendues nous avons de nouveau dû faire face aux midges, on s’est alors précipitées dans la voiture. Le trajet du retour s’est fait dans le calme, personnellement j’étais morte de froid et je n’avais qu’une envie : enlever mes vêtements trempés et prendre une douche bien chaude !

Au sommet final

Nous sommes rentrées à la maison vers 20h, Charlie nous avait préparé une bonne soupe avec une sorte de préfou, parfait avant une bonne nuit de sommeil !

Pour résumer nos superbes performances, nous avons parcouru 20,20 km, gravi quatre sommets, le tout en 7h30 environ et avec de très courtes pauses.

On l’a fait !

Je pense que c’est vraiment une expérience à faire, certes ce n’est pas une randonnée facile et il faut bien la préparer matériellement avant, mais quelle beauté de paysage et quelle fierté une fois rentrée chez soi ! Je n’oublierai jamais les sensations que j’ai éprouvées durant cette aventure, et je compte bien y retourner un jour !

Warrior Emma
Plus qu’un sommet !
Fuyons les midges !

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