Asie,  Bali y Lombok,  Indonésie

Mont Batur : pourquoi il ne faut pas y aller.

Désolée pour le titre un peu « clique ici !! », mais cet article est extrêmement important à mes yeux sachant que j’ai vraiment un message à faire passer. C’est à propos de cette fameuse randonnée pour le lever du soleil sur le Mont Batur. A plusieurs reprises nous sommes choqués (que ce soit Dante, Aurélie ou moi) par des coutumes ou façons de faire (telles qu’attacher les chèvres, coqs, chiens, vaches à une toute petite corde, que ce soit à Bali ou dans les Philippines mais c’est plus complexe), donc plus que jamais, j’ai vraiment envie d’apporter quelque chose à ce monde malade sur bien des aspects.

Préambule

Pour commencer, en ce qui concerne Bali, mais peu importe la destination renseignez-vous au maximum à l’avance, mais ne plongez pas avec les dauphins sauf si vous êtes persuadés que le centre soutient le tourisme durable et le bien-être animal. La plupart du temps, de nombreux bateaux pourchassent les dauphins au risque de les stresser ou de les blesser. Quant aux éléphants, ne jamais, au grand jamais, monter sur leur dos. Peu importe à quel point ça a l’air cool et que c’est dommage, un éléphant n’est absolument pas formé pour porter un humain. Point barre. Si vraiment vous voulez passer du temps avec un éléphant, optez pour les endroits où vous vous promenez à leur côté à la limite, même si je ne saurais pas l’encourager. C’est bien triste, on aimerait vivre au pays des bisounours, mais malheureusement ce n’est pas le cas.

En ce qui concerne les Philippines, ne plongez pas avec les requins-baleines. Je le détaillerai plus tard, mais c’est vraiment important pour la survie de l’espèce.
J’ai entendu de nombreux témoignages très égoïstes alors je vous prie de vraiment vous renseigner avant d’effectuer une activité, d’autant plus si cette activité engage d’autres vies.

Ce que je vais détailler ici concerne plutôt ce qu’engendre la soif de l’argent, la servilité et l’avilissement d’une population en raison du tourisme de masse Je comprends que les pays en voie de développement ont pour l’heure d’autres préoccupations que l’environnement ou le bien-être animal. En effet, qui pourrait se battre pour une cause le ventre vide, qui pourrait se battre pour une cause avec une santé diminuée ?

Mais quiconque est allé en Asie du Sud-Est aura réalisé la même chose : partout on peut voir des déchets plastiques ou autres dégradations de la nature et le statut animal est fort différent.

Alors si leurs besoins ne sont pas encore satisfaits, ne sommes-nous pas nous, les touristes, les meilleurs acteurs pour faire poids dans la balance ?

I don’t want to attach many pictures since I only took the sunrise so it wouldn’t be consistent with my article.
Je n'ai pas envie de mettre beaucoup de photos car je n'ai pris que des photos du lever de soleil donc forcément, ça ne va pas trop aller avec mon texte...

Mont Batur, à nous

Laissez-moi narrer notre expérience pour expliquer un peu ce qui s’y passe.

Nous sommes trois, Dante, Aurélie et moi-même. Tous trois aimons la randonnée. Le plus haut sommet est Agung mais le volcan n’arrête pas d’entrer en éruption, il est donc impossible d’en effectuer l’ascension. Ainsi donc le Mont Batur semble idéal, n’est-ce pas ?

Rapidement, nous nous renseignons et apprenons qu’il est nécessaire d’être accompagné par un guide. Nous avons un peu de mal à comprendre, en effet, qui se verrait randonner dans les Pyrénées, par exemple, avec l’obligation d’avoir un guide ?!

Nous n’aimons pas les guides tout simplement car nous aimons prendre notre temps et n’aimons pas avoir à faire la discussion avec quelqu’un quand nous n’en avons pas envie. Egalement, nous nous sentons moins libre et beaucoup moins aventurier.

C’est un point de vue très personnel et je ne souhaite blesser personne (Marjolène, tu es importante !), mais nous considérons que si un lieu nous intéresse suffisamment, nous irons nous renseigner par nous-même de toute façon.

Il semblerait que la randonnée est si difficile et si dangereuse qu’un guide soit absolument nécessaire, d’autant plus qu’apparemment, cela serait requis par le gouvernement puisque c’est un site inscrit aux géoparcs de l’UNESCO (c’est un point très important alors retenez-le).

Ceci dit, plus nous lisons et plus nous réalisons que cette histoire de guide commence à contenir beaucoup de zones d’ombre. De nombreuses fois, il y est question d’une mafia. Rien que ça. Le terme semble fort. Dans tous les cas, nous voyons aussi que ceux qui ont essayé la rando sans guide s’en sont mordu les doigts… Non pas par la difficulté, mais par la façon dont ils ont été traités  par les locaux.

Le jour où nous pensions faire la randonnée, je suis tombée malade, pendant deux jours. Nous repoussons donc le fameux jour; mais finissons par prendre un guide nous-mêmes. Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi mais nous finissons par en prendre un après ce que nous avions lu. Je pense que nous ne voulons pas croire qu’une histoire de guide puisse aller aussi loin.

Bref, après avoir payé une somme exorbitante (dans les environs de 19€ par tête), notre descente aux enfers démarre le lendemain à 3h30 du matin où un guide vient nous chercher à notre hôtel. Là, deux Russes sont adjoints à notre petite équipe.

A pied nous partons tous ensemble vers le début de la randonnée. Aurélie et moi essayons d’aller à notre rythme, nous parlons et le début commence de façon assez “abrupte”, ce qui fait que nous sommes plus lentes que le reste de la troupe. Résultat : le guide s’arrête toutes les dix minutes pour nous attendre, ce qui déjà commence à nous énerver légèrement. On ne veut pas se sentir être des poids, on se sent oppressées d’être obligées à aller vite et cela doit être vraiment ennuyer les plus rapides.

Le vif du sujet

Soudain, nous entendons un moteur. C’est avec grand étonnement que nous voyons un scooter arriver. Alors, je vous l’ai dit, nous avons lu des commentaires sur différents sites, mais jamais nous n’avons lu quelque chose en rapport avec des véhicules sur les pistes de randonnée. Nous rencontrons même des gens qui ont fait le Mont Batur, mais personne ne nous a prévenu. Evidemment, nous nous sommes d’autant plus renseignés à la fin de la marche et il semblerait qu’il y ait plusieurs chemins selon l’endroit d’où l’on commence et sur certains, les scooters ne seraient pas présents.

Toutefois, imaginez un instant, vous êtes en train de monter et de peiner un peu, je le rappelle, c’est une randonnée, pas une marche de promenade le dimanche midi sur le remblai d’une plage. Les poumons sont bien ouverts du fait de l’effort et pour un peu, vous êtes asthmatique quand soudain un nuage de fuel arrive dans les canaux nasaux. Au passage, je ne connais pas la réglementation concernant les émanations de fuel en Indonésie, mais j’ai déjà entendu dire que ce n’étaient pas les mêmes restrictions qu’en Europe par exemple, donc on ne sait même pas ce que l’on respire, mais clairement, ce n’est pas sain. Maintenant, vous souvenez-vous du détail que j’ai dit qu’il fallait retenir ? Un site UNESCO. Des scooters sur un site UNESCO à protéger ?

Si ni la santé, ni l’écologie ne vous intéressent, ce n’est vraiment pas top pour la sécurité non plus. Les chemins sont très étroits, donc nous devons nous mettre sur le côté pour les laisser passer. Plusieurs fois, ils s’arrêtent pour nous demander si nous voulons un taxi… C’EST UNE RANDONNÉE !

En parlant de chemins étroits, alors que nous nous arrêtons à la première station pour prendre une pause, nous assistons à une scène qui nous ouvre les yeux en grand. Aurélie et moi sommes déjà visiblement très dubitatives sur le système et Dante confirme plus tard qu’il ressent la même chose, mais un bruit s’élève venant d’un touriste et de locaux. D’après ce que l’on comprend, ce touriste n’a pas de guide et une moto lui aurait comme par malheur rentré dans la jambe.

Apparemment, le conducteur s’est blessé et on le voit allongé sur un banc. Trois locaux se mettent donc autour du touriste et lui disent qu’il a blessé leur ami. Le touriste tente de se défendre en disant qu’il est lui aussi blessé à la jambe. Alors qu’il leur montre sa jambe pour attester de sa bonne foi, l’un des locaux tape sa jambe avec son pied, au moins deux fois. Le geste est naturellement extrêmement choquant. Ce dernier l’accuse d’avoir essayé de fuir à travers les fourrés parce qu’il était seul et que c’est pour ça qu’il s’est blessé à la jambe. Ils sont franchement intimidants mais j’admire le calme du touriste qui finalement s’est fait ramener au début de la randonnée pour je ne sais quelle raison.

Avant de crier à la paranoïa, comprenez que sur le chemin, plusieurs fois nous croisons des groupes de locaux qui attendent là sans raison et les motos ressemblent fortement à des véhicules de patrouille aussi. Ou tout simplement, pour reprendre certains commentaires que l’on peut lire, certains se sont fait carrément menacer de se faire TUER parce qu’ils n’ont pas pris pas de guide. Faut-il que j’écrive en capitales d’imprimerie “tuer” pour rendre compte de la gravité de la situation ?

Encore une fois, je comprends qu’il faille aider l’économie locale, mais pouvons-nous avoir le choix et accessoirement, ne pas se faire menacer et encore moins taper ?  Je rappelle que nous parlons de gravir une montagne, hein.

Bref, nous continuons notre ascension avec notre guide un peu gêné. Nous arrivons au sommet après seulement deux heures de marche, agrémentées du passage de nombreux scooters. Un petit-déjeuner avec boisson chaude nous est promis : deux bouts de pain de mie sans la croûte, un oeuf dur et une banane… Oh! et il aurait fallu payer quelque chose comme 30 000 rupies indonésiens, soit 3 AUD$, soit environ 1,80 €, ce qui est excessif pour Bali.

Alors, allez, premier point positif, oui le lever de soleil est beau. Mais très honnêtement, vous pourrez avoir un aussi beau lever de soleil partout dans le monde mais avec au moins la conscience tranquille.

Une chose impressionnante aussi est la chaude fumée de la lave qui s’échappe par-ci par-là (mais qui est une excuse pour les “guides” pour dire que c’est dangereux…c’est eux qui sont dangereux !).

Conclusion

Pour conclure, le chemin est bien balisé (il n’y a qu’un chemin de toute façon) sans difficulté aucune lorsque l’on prend son temps. D’ailleurs nous pouvons lire sur internet que la randonnée est super dure, mais je ne partage pas du tout cet avis, ainsi qu’ Aurélie et Dante donc je ne voudrais pas mentir, peut-être que si vous ne faites absolument jamais de randonnée, cela sera dur ? Mais nous ne sommes pas non plus les randonneurs de l’extrême quoi…

A un moment, je me suis retrouvée seule avec le guide car nous sommes séparés par de trop nombreux touristes, mais il ne les attend pas, ce qui fait que n’importe quoi aurait pu leur arriver, il n’aurait même pas remarqué. Elle est où la sécurité maintenant ?

De plus, avec tous les touristes présents, il est tout bonnement impossible de se perdre. Nous avons nos propres lampes frontales, donc le guide n’est pas utile sur ce point non plus. Le terrain n’est pas si volcanique que celui du Mont Fuji par exemple. Du début à la fin, un guide est absolument inutile, la difficulté de la rando est un mensonge, les chemins qui ne sont pas clairs sont une connerie et le fait que ce soit un site UNESCO, j’ai comme l’impression qu’ils n’en ont que faire pour faire circuler des motos ? Quand je pose la question à notre guide, il se justifie en répondant : “ils mettent vingt minutes pour arriver tout en haut”. C’est marrant, tout à coup  il ne comprend plus l’anglais.

Ah oui, petit bonus : les guides ne sont absolument pas professionnels. Le nôtre, bien que gentil, même s’il forçait un peu sur l’humour franchouillard (beaucoup de “ça glisse Maurice” ou “c’est parti mon kiki”, car il devait remarquer que ça faisait rire les touristes français… j’ai été obligée de lui dire que personne ne disait “ça glisse Maurice” et que ce n’était pas drôle), était jeune. Encore une fois, nous lisons que pour une personne un guide réclamait lui-même des pauses car il était épuisé…!

Et pendant que j’y suis, Aurélie demande avant la randonnée s’ils pouvaient lui prêter des vêtements plus chauds puisqu’elle n’a pas de tenue adaptée, mais le personnel de notre hôtel lui certifie que ce n’est pas nécessaire car la météo prévue est très clémente, même à cinq heures du matin. Bien évidemment, c’est faux, mais nous comprenons sur le chemin de l’aller pourquoi ; des personnes vendent des manteaux ou autres accessoires pour la randonnée. Tout est argent.

Alors, à mon grand désarroi, c’est l’une des plus grandes attractions de Bali. Maintenant que vous êtes au courant de ce qui se passe là-bas, c’est à vous d’agir et de ne pas être idiots comme nous l’avons été : n’y allez pas. Tout simplement. Ne participez pas à ce business à en vomir, ce business perfide et totalement malsain. Ce n’est profitable pour personne à long terme. Faites-vous cette faveur et faites cette faveur à tout le monde.

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Amicalement, Aurélie, Dante et Emma

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