La compagnie se met en route pour Kyôto (京都) !
Après 4h de trajet, nous rejoignions enfin la capitale culturelle nippone, Kyôto. Je ne présente pas la ville, étant donné que je l’ai déjà fait dans mon article de voyage en solitaire.
Nous sommes restés 6 jours, et même si nous avons fait beaucoup de choses que j’avais déjà vues, les journées étaient bien remplies et évidemment, nous n’avons pas pu tout voir !
Le début du périple a été assez mouvementé car dès le premier jour, en direction de mon temple favori, Hugo avait perdu sa carte Suica. Après être allé s’enquérir auprès des objets perdus (“Lost & found”), ils nous ont conseillé d’aller déclarer la carte comme perdue au poste de police (koban) puisque pas mal d’argent était en jeu (naturellement nous avions fait le plein de nos cartes récemment). Ainsi nous avons pu connaître la patience et la gentillesse des policiers japonais. Ils y mettaient vraiment du cœur pour une simple carte, c’en était presque touchant. Et puis, petite victoire personnelle, Aurélie et moi avons bien compris tout ce qu’il nous a dit, donc nous étions vraiment contentes !
Pour effacer cette perte soudaine, nous avons décidé de perdre notre temps dans les magasins, dont… Tokyu Hands ! Mon magasin préféré ! Également, un grand magasin d’électronique, sorte de temple moderne pour Thomas et Hugo. J’y ai acheté un nouveau disque dur externe, car le mien était complètement rempli. Petite astuce pour ceux qui ne seraient pas au courant : pensez à avoir votre passeport pour faire des achats. J’ai pu avoir une bonne réduction, d’autant plus que je payais par carte bleue avec laquelle j’ai pu aussi une obtenir une réduction (duty-free) !
Mais naturellement, nous n’étions pas dans cette magnifique ville pour faire des emplettes.
L’une des nouveautés que je n’avais pas vue lors de ma première venue est le Kokedera, le temple de mousse. Pour pouvoir visiter ce temple, il faut faire une demande écrite. Un site internet nous aide pour faire la réservation, mais cette aide n’est pas gratuite. J’ai donc décidé d’envoyer au préalable un courrier en japonais et en anglais (pour plus de sûreté) par voie postale en incluant une lettre adressée à moi-même ainsi qu’un timbre réponse international ! Pratique de pouvoir bafouiller quelques mots.
J’ai reçu plus tard la réponse positive… Réponse que j’ai oubliée chez mes parents !! Mon père m’a donc scanné les “tickets” (c’est plutôt une “lettre-coupon”) et me les a envoyés par e-mail…Merci papa ! J’avais vraiment peur que ça ne fonctionne pas, mais si.
Nous retrouvions en fait tout un groupe de visiteurs, dont beaucoup d’étrangers, que dis-je énormément de Français. Le début de la visite consistait à assister à une cérémonie des moines, où ils chantaient des sutras. Nous étions tous assis par terre avec une petite table, où était disposée une feuille avec les paroles (en japonais) si nous voulions chanter avec eux. J’ai vu de nombreux natifs aider les étrangers pour indiquer où nous en étions, ce qui a bien aidé Hugo et Thomas qui étaient complètement perdus. Ensuite nous devions calligraphier sur une petite planche en bois notre souhait, que nous avons déposé les uns avec les autres. Enfin, nous visitions le jardin de mousse. Bon…Pour être honnête, je m’attendais à quelque chose de bien plus grandiose vu le prix et le fait qu’on démarre tous en même temps la visite est pour moi un gros point noir. A la queue leu leu, nous avions à peine le temps de profiter du paysage car le passage étant souvent étroit, donc nous aurions bloqué ceux qui suivent. Même si c’est vrai que c’est assez impressionnant, ce n’est pas l’extase que je m’étais longtemps imaginée.
Je ne vais pas m’étendre sur les lieux que nous avons visité que j’avais déjà vus seule car nous en avons fait beaucoup, et ce serait redondant je pense. Sachez seulement que nous avons revu Arashiyama qui était à nouveau blindé de monde.
Nous avons voulu visiter le Kiyomizu Dera mais le bâtiment principal était en construction, donc ça ne valait pas vraiment le coup. Le Chion-in était lui bien plus imposant que quand je l’avais vu, notamment grâce aux lotus en fleur qui sont mes fleurs préférées ! Je dis ça pour des idées cadeaux. Haha
Naturellement, étant au moins deux bonnes mangeuses, nous avons longuement erré dans les étals du marché de Nishiki Food Market, où nous avons goûté tant de choses, et notamment du poulpe ! Rien qu’à voir la réaction d’Aurélie dans la vidéo, je vous laisserai quand même juge. Ce n’est pas que c’est mauvais, mais voir la petite pieuvre comme ça dont on mange le cerveau est très dérangeant ! Hugo et moi avons fait le plein de thés chez le même marchand que la dernière fois et quand je dis plein, je ne plaisante pas, car Hugo en a presque pris 3 kg.
Toutefois, nous sommes retournés à mon temple favori situé à Ohara, et j’étais vraiment enchantée. Le midi nous nous sommes arrêtés dans un restaurant dont la propriétaire faisait penser à un personnage des dessins animés Ghibli de Miyazaki tant elle était douce et gentille. De plus, chose que je n’avais pas fait la première fois, nous avons un peu exploré les alentours qui sont absolument magnifiques, dont une superbe cascade. Ce temple reste n°1 dans mon cœur.
Également, pour vraiment marquer le coup, nous avons à nouveau participé à une cérémonie de thé dans le quartier de Higashiyama, dans la rue traditionnelle de Ninen-zaka. Je dis à nouveau car Hugo et moi avions déjà participé à une cérémonie près du Kinkakuji.
Cette fois-ci, nous étions avec plusieurs personnes mais nous quatre seulement étions assis en hauteur, je peux vous dire que les garçons étaient soulagés !
L’hôtesse nous a expliqué que les cérémonies sont très codifiées, comme vous le savez sans doute. Comme j’ai tout bien écouté et écrit dans mon cahier, je vais vous raconter deux trois choses intéressantes sur la codification des cérémonies. Tout d’abord, chaque hôte se sert de 3 ustensiles : un mouchoir, des ciseaux et un éventail. Ca ne se devine pas. Les quatre coins du mouchoir représentent les points cardinaux, que l’hôte plie d’une façon bien précise pour joindre ses points, pour montrer que tout a un équilibre et est en harmonie. Ce même mouchoir sert aussi à nettoyer la cuillère en bambou utilisée pour mettre le thé matcha dans les “tasses”. Chaque tasse a un avant et un arrière bien spécifique, côté que l’on montre soit à l’hôte soit à soi-même selon le moment. C’est pour cela que l’on tourne deux fois la tasse dans sa main, geste que vous avez peut-être déjà vu dans l’imaginaire collectif du Japon.
Les ciseaux servent à couper les sucreries servies après le thé, pour ne pas se salir les doigts. Enfin l’éventail sert à définir des “frontières” entre les personnes lors des salutations. Naturellement, j’explique rapidement, mais si vous êtes vraiment intéressés, de nombreux ouvrages sont disponibles, comme Le Maître de thé de Inoue Yasushi qui dépeint bien la philosophie de ces cérémonies ou Vie de thé, esprit de thé de Soshitsu Sen.
Depuis le début du voyage, j’avais une grande envie d’aller dans un restaurant coréen, que l’on trouve beaucoup plus facilement qu’en France évidemment. Enfin que dis-je, j’ai toujours envie d’y aller, mais j’ai réussi à convaincre tout le monde ! C’est ainsi qu’un soir, nous sommes allés dans un restaurant à deux rues de notre auberge de jeunesse. Et quelle soirée ! On peut dire que la gérante était Coréenne ! Elle avait cet esprit de proximité que, vous le savez, je chéris tant chez eux. Nous discutions avec elle et nous offrait ici du kimchi, là une salade de pommes de terre, une soupe de poisson ou que sais-je encore. Particulièrement, elle ne cessait de dire que Hugo et Thomas étaient beaux, mais réprimandait Thomas à coups de grandes tapes dans le dos en disant “안돼” (andwae, que l’on pourrait traduire par “non, ce n’est pas bien”) car nous disions que c’était un dragueur. Je crois que Thomas a été un peu bousculé par cette attitude plutôt brusque du pays du matin calme mais nous avons passé une très bonne soirée !
Enfin, pour une journée entière nous avions droit à des vélos grâce à notre auberge de jeunesse ! En effet, comme nous allions dans une chaîne d’auberge dans les villes, nous gagnions des points et avons gagné ce fabuleux cadeau ! La troupe partait alors sur les routes Kyotoïtes toujours guidés par Hugo qui s’avérait un bien meilleur guide que moi… Le vélo est vraiment top dans cette ville, car pour atteindre chaque point d’intérêt, il est possible de suivre quasiment tout du long la rivière Kamo. De plus, cela nous a permis de rejoindre des lieux qui étaient vraiment éloignés, comme le Fushimi Inari, le Kinkakuji ou le Ginkakuji, alors que nous aurions dû faire un choix difficile si nous n’avions pas eu ces fameux vélos. Pour finir la journée, des stands ont été érigés le long de la rivière. Pendant que nous nous promenions entre ceux-ci, d’énormes averses ont éclaté, tout le monde courait se réfugier dans les stands, donc nous sympathisions avec les commerçants. C’était cocasse !
Et voilà que notre semaine à Kyôto s’achevait déjà. Je n’aurais pas le temps d’écrire la suite des articles avant notre nouveau départ au Japon… Mais ne vous affolez pas (on a le droit de rêver), nous continuerons bien entendu dès que nous aurons le temps !
Je vous remercie tous de votre lecture, et espère que vous suivrez notre grosse aventure avec autant de fidélité ! A bientôt !