Nous arrivons donc au fameux chemin, qui se trouve bloqué par un pan de glace. De l’autre côté, probablement ce couple conquérant, néerlandais disons (il va falloir que j’apprenne à faire plus attention aux gens que je rencontre…) faisant une pause sur un rocher nous dit qu’il est impossible de traverser ce pan : il faut passer par en dessous… Dante étant un adepte de l’escalade (mais accroché) mène le pas, pas qui se trouvent être très attentifs. La descente s’effectue plutôt facilement, mais j’aimerais attirer l’attention sur le fait que même si depuis nous avons mangé une part considérable de notre réserve, les sacs sont toujours très lourds. Personnellement, alors que ma mère m’avait un jour inscrite avec mon frère à un cours d’escalade qui a été annulé à cause de la pluie, c’est la familiarité la plus approchante que j’ai de l’activité “escalade”, mais d’un caractère plutôt aventureux, je ne recule pas devant ces défis. Mais cette fois-ci alors que je tente donc de suivre tant bien que mal, je ne sais pas où mettre ni mes mains, ni mes pointes de pieds car les parois sont beaucoup trop lisses. Soudain, alors que Dante décrète que c’est trop dangereux et qu’il nous faut faire demi-tour pour trouver un passage plus adéquat, pour la toute première fois de ma vie, je suis prise d’une attaque de panique, tandis que je regarde sous mes pieds à peine accrochés et vois ce lac bien loin en dessous. Je me mets alors à trembler de tout mon corps, qui lui refuse de ne faire ne serait-ce qu’un millimètre de peur que ma piètre accroche soit encore pire, écrasée sous le poids de Paul. Dante doit alors se débarrasser de son sac pour venir prendre le mien et que je tente de m’extirper de là. Je fonds en larmes mais désormais, il nous faut continuer à aller de l’avant, car on vient de le découvrir : descendre s’avère bien plus compliqué que monter, puis comme l’a dit Maud (avec qui j’ai voyagé à Kyoto, Okayama et Yakushima au Japon) métaphoriquement aussi, il nous faut avancer.