Amérique du Nord,  Canada,  Préparation au volontariat

Volontariat en Colombie-Britannique

Que serait l’un de mes voyages sans un workaway ou un volontariat quelconque ? Pas grand chose, mes petits amis !

En vérité, ce n’était pas nécessairement dans les plans puisque l’idée était plutôt de gagner un maximum d’argent (enfin, l’un des deux dans mon couple, sachant que ce n’est pas moi…). Mais étant donné que le lodge m’a largement dégoûtée du travail qui a peu de sens pour moi, j’ai proposé l’idée de faire quelque chose qui me plaît vraiment. Au moins pendant un temps, pour recharger mon capital “haine du système actuel”, justement. Ou au moins changer le modèle, plutôt que d’être simple sujette à « Numéro 1174, passe du temps exclusivement pour moi pour que je m’enrichisse, mais ne frétille point ! Je te donne un peu de pécule en échange (mais largement en dessous des gains de mon entreprise, faut pas déconner) pour en définir ta valeur et qu’ensuite tu puisses essayer de faire des choses qui te plaisent avec… Sur du temps ou de l’énergie que tu n’as pas ! ». Et ce notamment dans un pays largement néo-libéral où travailler entre 10 à 14 heures par jour n’est pas rare. Sans jour de congé pendant parfois un mois.

Nous effectuons donc deux workaways entre nos deux contrats (c’est un indice pour le prochain article). Ils ne sont pas nécessairement représentatifs de mes intérêts mais ils ont le mérite de ne pas être du travail classique.

Les prénoms sont, comme à ma nouvelle habitude et pour certains, changés. Les gens flous sont ceux qui soit refusent d’apparaître ou à qui je n’ai pas pu demander.

Mon premier se trouve près de Vancouver, à Maple Ridge.

Ce sont d’abord eux qui nous ont contacté. Cela dit, cela tombe bien car nous redoutons le froid, et bien que nous ayons désormais un SUBLIME MEGA GENIAL van, il est loin d’être terminé et il lui manque notamment un moyen de chauffage.

Déjà, pendant que Dante était en vadrouille en Europe, j’ai effectué un chouette voyage dans le sud de BC et un matin, je n’arrivais pas à sortir du lit. “Il serait ptêt temps de bouger mon petit popotin, mais j’ai FROIIIIIIID” me dis-je à 9h30… Mais c’est normal, il y avait -11*c et un vent à en décoller les moumoutes !

Sur la route nous continuons un peu notre exploration, mais c’est tellement aisé de trouver des endroits magnifiques au Canada.

Bref, nous débarquons après une autre dizaine de jours de voyage dans une forêt en ville.

Une jeune femme souriante nous fait de grands coucous par la fenêtre. Nous ne connaissons rien de ce que nous allons faire ou qui y sera. Je suppose que c’est donc Pantea, qui nous a précédemment contacté ?

Que nenni ! Voilà que dans la maison se trouvent un couple de Lettons et un d’Espagnols. Et quels couples !

Celia, Oscar, Valters, et à ma droite Alise. J’ai flouté un autre couple dont je n’ai pas le contact.

Le travail en soi est plutôt simple. Cette semaine-là, nous devons y aller à la pelle : les travailleurs précédents ont creusé une tranchée pour y déposer une connexion de gaz. Notre tâche ? Enterrer le tout. Simple donc, mais physique. Ce qui m’importe peu, j’aime ce genre de labeur, pour un temps.

Ensuite, ce sont des “petits” travaux par-ci par-là et nous sommes souvent avec Alise et Valters. Nous nous entendons tous à merveille et c’est un vrai plaisir de vivre dans cette petite maison avec les autres workawayers. Nous dînons ensemble, jouons, parlons. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu ce genre d’expérience (sûrement depuis Nozaru), et qu’est-ce que ça fait du bien ! La preuve en est que nous nous sommes tous réunis pour manger à Chiliwack, alors que deux des couples n’étaient plus dans la maison depuis plus d’un mois (nous compris).

Nous n’y restons que deux semaines. Un autre avantage de l’endroit est que les outils sont innombrables, ce qui fait qu’améliorer le van est aisé. Même si nous faisons tous la même chose avec nos véhicules respectifs, ainsi donc l’espace devient limité.

Le mari de Pantea, Brad, est celui qui gère les volontaires. De par son métier d’inspecteur de feux criminels, il a toujours des histoires croustillantes à raconter. Il aime parler et nous passons tous facilement du temps à juste échanger pendant parfois des heures. Le couple de propriétaires ne vit pas sur place, mais il vient tous les jours pour s’assurer que tout va bien, nous aider ou nous ravitailler. Et en ça, quelle générosité ! Nous confectionnons une liste de nos désirs même les plus fous et de manière générale, nos vœux sont exaucés.

En apparence, l’endroit à tout d’un petit paradis en ville : immense terrain arboré, on se croirait dans une forêt primaire, avec son petit étang. Une source y passe, et il est possible de s’y balader longuement. Plusieurs matins nous voyons des chevreuils se promener et quand ce n’est pas l’hiver, des ours s’y aventurent même. Toutefois, un énorme bémol se profile…

Un train qui semble sans fin ne pas connaît ni le jour ni la nuit ou s’amuse à sonner l’alarme pendant à peu près une heure tous les jours ; parfois à quatre heures, parfois deux, et même parfois pendant deux heures à trois heures. Je comprends mieux pourquoi Maple Ridge est « le quartier des pauvres ». On m’a dit que l’autre côté de la rive étaient les quartiers « malfamés ». Mais alors attention, malfamé façon canadien n’a pas tout à fait la même signification que celui que je lui donne… C’est juste… Habité par les plus démunis ? Ainsi, qui cela inquiète de subir un sommeil largement entrecoupés de ces bruits intempestifs ?

Paradis en ville, donc ? J’ai comme l’impression d’écrire un oxymore, évidemment en ce qui me concerne. Surtout à la lumière des études de 2023 qui se penchent sur le fait de vivre proche à proximité des trains, avec les bruits et autres pollutions qu’ils engendrent, augmenterait le risque entre autres , de schizophrénie, de stress anormalement élevé ou encore de changement cérébral… Même si cette étude dément mes propos. 

Il devient plus qu’évident que les nuisances provoquées par le fait de vivre près d’un aéroport (en anglais, je n’ai pas réussi à trouver l’équivalent en français) ou les nuisances liées à la pollution et le stress qu’elles provoquent sont désastreuses.

Je pense ainsi beaucoup à un pan de ma famille qui a vécu près de Paris Charles de Gaulle pendant un long moment… De plus, je me sens particulièrement concernée et je pense que c’est important de l’évoquer, surtout que j’ai en brouillon depuis maintenant au moins 4 ans un article intitulé “Réflexions : L’éco-dépression – Si on en parlait ?”, état qui s’était principalement manifesté lors de ma vie à Bordeaux. Si je ne l’ai jamais fini, c’est d’une part un manque de temps et d’une autre, nous en entendons de plus en plus parler et je considère avoir moins le “devoir” de l’évoquer puisque c’est maintenant bien connu. Je m’en suis bien éloignée désormais, de cette dépression, et le sujet de l’article prochain en sera clairement la clôture d’ailleurs.

Mon second est à Powell River.

Cette fois-ci, c’est nous qui les contactons. Nous recherchons un endroit où il sera possible d’avancer la construction de notre van. L’une de leurs tâches est de construire des bâtiments. « Chouette, ils auront plein d’outils ! » nous disons-nous.

A notre arrivée, je me concentrais beaucoup sur nos différences. Ce qui faisait que m’adapter à l’endroit était plus compliqué que notre workaway précédent, qui pourtant était loin d’être mon type d’endroit rêvé.

Tandis qu’ici, les lieux sont tout droit sortis de mon imaginaire elfique : une forêt aux arbres semblant ne jamais s’arrêter de grandir, humide à souhait donc foisonnante de fougères. Et les dinosaures savent que les fougères me sont chères. En plus, elles permettent des rimes faciles.

Mais qui dit forêt humide dit… Pluie ? Si bien que la construction du van est largement ralentie et parfois même quasiment au point mort.

Enfin bref, je vais ici m’étendre plutôt sur nos similitudes, car je me trouverais bien ingrate d’être médisante quand ils partagent trois semaines avec nous comme si nous faisions partie de la famille et qu’à ce jour nous nous parlons encore de temps en temps et nous font confiance deux autres semaines en nous laissant seuls chez eux. Ce sont des personnes généreuses et bienveillantes. Ils nous ont même invité pour les fêtes de fun d’année (je voulais écrire fin d’année, mais je trouve cette erreur de frappe en fait assez drôle, voire même cocasse).

Nous aimons parler d’animaux, nous apprécions la nature pour ce qu’elle est, du moins je crois.

Nous échangeons sur les cultures que nous avons rencontrées et parlons des Premières Nations longuement puisque lui est membre d’une communauté des Etats-Unis. Il aime jouer des instruments et nous régale souvent de morceaux inopinés.

Mais surtout, SURTOUT ! Notre tâche principale est de s’occuper de deux magnifiques quadrupèdes qui répondent aux noms de Roku et Korra. Ainsi que leurs canards musqués (Cairina moschata) domestiques, bien sûr.

Bien que Roku soit très introverti aux premiers abords, c’est ensuite très fusionnel entre lui et moi.

Je l’ai rapidement évoqué, nos deux hôtes partent donc en vacances et notre rôle principal est de tenir la maison et de nous occuper de tout ce beau monde. Nous avons la chance d’être proche de l’océan, où des lions de mer (j’ose supposer que ce sont des Otaries de Californie (Zalophus californianus)) sont très souvent présents et qui semblent s’amuser d’intéragir avec nos deux canins. Du reste, nous devons faire des travaux d’autant plus aisés (si on omet la frustration notable dans beaucoup de lieux que nous visitons au Canada d’un gâchis de matériel choquant pour nous) que dans notre workaway précedent.

Direction : Les Territoires du Nord-Ouest

Ces quelques mois sont ressourçants de rencontres, que ce soit humaines ou animales. Mais sonne déjà l’heure de notre nouveau contrat.

Nos deux volontariats touchent déjà à leur fin. Durant notre temps à Powell River, nous passons deux entretiens : l’un pour devenir comptable à Inuvik dans ce territoire là-haut dit du Nord-Ouest, l’autre, près de Yellowknife, pour être sorte de « gardien » d’un hôtel… Bien que j’ai failli accepter comptable car l’autre est arrivé plus tard, nous voilà en route pour Yellowknife.

Et puis bon, je glisse ça là, comme un teaser pour un prochain article que j’espère avoir le temps d’écrire…

Car à l’heure où je vous écris de mon clavier, je suis retournée en France et m’apprête à retrouver Dante au pays le plus au nord de l’Amérique du Sud, j’ai nommé : La Colombie !

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