Les Alpes japonaises
Nous continuions notre route à travers les Alpes nippones.
Nous prenions d’abord le train pour rejoindre Matsumoto, de là nous avons pris un bus qui rejoignait Takayama (高山). Le trajet a duré environ quatre heures. Les paysages qui défilaient étaient tous plus beaux les uns que les autres. Toutefois, on ne pourrait en dire autant de Takayama, notre prochaine étape. Pourtant, nous en avions entendu que du bien. Comparée à la “petite Kyoto de l’ouest du Japon”, les photos que nous avions regardées avant de partir présentaient une ville traditionnelle, avec un charme très pittoresque.
A notre arrivée, nous découvrons une ville grise et industrielle. Mais peut-être ne sommes nous pas arrivés par le bon côté de la ville. Nous pensons acheter tout de suite notre ticket pour aller à Kyôto (Kyôtooo !! ♡) pour avoir l’esprit serein. La dame qui nous a renseigné était tout sauf aimable. Ce n’est pas grave, nous n’allions quand même pas nous formaliser pour si peu. Donc nous nous dirigions vers notre auberge de jeunesse, pour poser nos bagages. La personne à l’accueil était une Française, l’une de celles un peu méprisantes, qui ne nous a même pas dit bonjour et nous parlait très sèchement. Bon allez, nous gardions quand même espoir !
La prochaine étape de notre escapade était à la Poste. Comment un passage à la Poste pouvait être négatif ? Hahaha. En plus, nous pouvions lire à l’entrée en français “La Poste vous souh
aite la bienvenue”. Chaleureux ! Je dois admettre que cette bienvenue était plutôt…acerbe. Le guichetier ne devait pas aimer les étrangers. Dommage dans une ville comme Takayama qui contrairement au reste du voyage était bondée de touristes.
On commence à comprendre que le lien va être difficile à établir avec la ville.
Nous avons bien erré dans des ruelles traditionnelles, mais c’était loin d’être un village entier. Et comparé à Magome ou Narai, cela paraissait très “superficiel” (c’est bon, nous voilà blasés…). En fait, c’était si différent de ce que nous avions lu que je pense que nous n’avons pas vraiment vu ce qu’il fallait voir…Le mystère reste entier !
Le midi, nous avons mangé dans un très bon restaurant de burgers artisanaux. Pendant que je suis dans la “gastronomie”, autant vous parler d’une expérience… indescriptible ! Aurélie avait une très grande envie des ramen, ces nouilles japonaises, alors nous partions à la recherche d’un restaurant. Nous regardions plusieurs devantures, mais chaque restaurant semblait douteux. Finalement nous rentrons dans celui qui semble peut-être le mieux. La salle était complètement vide. Le gérant nous a à peine jeté un regard. Nous prenions donc commande, mais avant je voulais me laver les mains. L’évier des toilettes était complètement détruit. Hugo avait commandé des frites, prises à la main et au goût, elles ont dû croupir vraiment longtemps dans l’huile. La viande des plats de Hugo et Thomas n’était en fait que du gras et les ramen d’Aurélie et moi dégageaient une odeur horrible et leur goût était tout aussi infect. Et c’était cher ! Je n’aime pas faire ça, mais nous nous sommes offusqués car nous ne pouvions pas payer pour une qualité et un service aussi atroces. Après quelques propos échangés en japonais, alors qu’ils faisaient exprès de ne pas comprendre et qu’il a menacé d’appeler la police, il nous a finalement dit de partir… Bon. Mais finalement, ce même soir nous avons trouvé un excellent restaurant de ramen où les employés étaient très gentils et souriants !
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Pour essayer d’égayer notre court séjour dans la ville, Aurélie et moi prévoyons un parcours dans le parc de Shiroyama pour rejoindre la ville traditionnelle par le nord. Tout un programme ! J’étais le “gps” humain. Un si bon d’ailleurs que je nous ai perdu dans la forêt pendant un long moment…Très long moment. Mais la forêt était tout de même belle et agréable, même si nous avons dû passer entre les gouttes. Nous sommes arrivés à un endroit hors du centre-ville, mais complètement à l’est. Ainsi, nous avons dû marcher pour rejoindre le centre, qui lui n’est pas historique.
Finalement, épuisés de errer sans but, nous décidions de rentrer à l’auberge. A ce moment-là, nous apprenons qu’il y aura un matsuri (un festival), le Bon Odori Matsuri, le soir-même. Ah, voilà de quoi enjouer les cœurs !
Ce matsuri a été pour moi l’un des meilleurs moments de tout le séjour ! Très sincèrement, c’est le genre de souvenir dont je me souviendrai pendant longtemps.
C’était un défilé de plusieurs groupes avec chacun leur danse et leurs déguisements. J’ai l’impression que le sujet des déguisements était libre, car nous trouvions de tout : des animaux, l’univers Ghibli ou l’Attaque des Titans, des ninjas… La plupart des participants interagissaient avec la foule, dont nous qui étions au premier rang ! Nous avons reçu des cadeaux comme un chapeau en papier, des ballons et autres poses pour des photos. Aurélie a même été emmené sur l’autel ! Nous avons vraiment beaucoup rigolé, et dansé.
Voilà de quoi nous réconcilier avec Takayama, cette ville qui nous voulait du mal…
Nous consacrions un jour pour Kamikochi (cliquez là pour le lien du site officiel de ce lieu), les Alpes japonaises qui semblent flotter sur des eaux cristallines. Comme l’explique le site, les randonnées dans ces montagnes se faisaient principalement par les moines. Plus tard, un Anglais du nom de Gowland les décrivit dans un article “les Alpes” et le nom est resté. De nombreux sentiers de randonnées sont possibles, mais malheureusement nous n’avions pas assez de temps et n’avons seulement fait le court parcours qui explore la cime des montagnes. Nous avons voulu essayer le stop pour nous y rendre vers 8h, mais cette fois-là fut un échec cuisant. Finalement, après avoir peu avancé nous prenions le bus vers 9h30, pour arriver à 11h. Le soleil n’était pas vraiment de la partie, donc nous n’avons pas pu nous baigner. Pour commencer la promenade, nous passions sur un pont en bois où beaucoup de touristes étaient amassés. La forêt était magnifique, des sentiers suspendus étaient aménagés, nous passions au dessus d’une eau bleue turquoise. Comme je l’ai dit, il n’y avait pas vraiment de soleil, et une brume s’était installée. Ca rendait les paysages magnifiquement mystiques.
Un Français de notre auberge faisait la randonnée le même jour dans les montagnes. Il a dit que c’était vraiment génial. Je pense qu’il vaut mieux prévoir au moins deux jours sur place minimum, à condition d’avoir l’équipement pour.
Toutes les photos sont prises avec le portable d’Aurélie, car ce jour-là, je me concentrais principalement sur les vidéos avec la caméra. Nous souhaitions inverser les rôles pour une fois.
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Mais enfin, nous n’allons pas nous arrêter sur cela ! Il est possible que nous n’ayons pas vu ce qu’il fallait voir de la ville, que nous étions moins en forme ce jour-là ou que sais-je encore ! Pour tout le bien que j’en entends, je pense que c’est plutôt cette option, la ville a ses atouts, qui nous sont restés cachés. Peu importe, notre prochain arrêt sera Kyôto, ça vaut bien tous les désagréments.