Une semaine frénétique avec Hugo !
Voilà que j’attendais ce jour avec impatience, et je trouve le moyen d’être en retard à l’aéroport (à cause de Google maps; un conseil, si vous voyagez au Japon, vérifiez toujours vos transports sur google maps et sur une application plus spécifique) ! Heureusement que les procédures prennent du temps elles aussi, ainsi Hugo n’a pas eu à m’attendre trop longtemps. La semaine commençait en vitesse rapide pour lui (après 20h de voyage, entre l’escale et le vol, où il n’avait presque pas pu dormir), mais je voulais essayer de lui faire profiter d’une semaine enrichissante alors j’avais prévu beaucoup d’étapes. Comme j’étais déjà dans la région du Kansai, nous avons pensé qu’il serait préférable qu’il atterrisse à Osaka. Nous avons donc passé la 1ère nuit à Osaka.
Jour 1 – Osaka
Après nous être retrouvés à l’aéroport, nous avons commencé le séjour d’Hugo au Japon par la visite du château d’Osaka. Ce château est très beau de l’extérieur, mais nous avons été franchement déçus par l’intérieur. Nous nous attendions à une reconstitution du château tel qu’il était à l’époque, mais c’était plutôt comme une exposition. Nous avons tout de même vu des documents écrits par deux grands samouraïs, à savoir Hideyoshi Toyotomi (que l’on retrouve dans mon article sur Kyoto) & Toshiie Maeda.
Cette journée a ensuite été un petit échec puisque Hugo désirait voir la rue Nippombashi, dont j’ai déjà parlé dans l’article “Kobe & Osaka”. Sûre de moi, je le mène vers l’endroit où nous prenons le métro quand soudain…je n’arrivais plus à retrouver la rue. Alors nous avons vagabondé entre les rues, Dotombori entre autres, pour rien. Lui épuisé et moi dépitée, nous sommes rentrés à l’auberge pour dormir et nous préparer à la journée qui nous attendait le lendemain.
Toutefois, je suis désolée car j’avais toujours à ce moment-là le mauvais réglage de mon appareil photo, ce qui fait que je ne peux partager aucune photo…
Jour 2 – Nara
Ce jour-ci, nous avons pris le train assez tardivement, ce qui fait que nous n’avons eu que l’après-midi pour explorer la ville de Nara (奈良). Nara a été la capitale du Japon au VIIIème siècle, pendant près de 70 ans. Ce n’est pas anodin, puisque la ville concentre nombre de magnifiques temples ou intérêts culturels inscrits au patrimoine mondial de l’humanité. Elle est jumelée avec Versailles, c’est dire sa grandeur culturelle !
Vous aurez peut-être aperçu cette ville durant une émission de voyage ou aux informations dans la catégorie “insolite”, car son parc est aussi très réputé puisqu’on y trouve de nombreux cerfs en liberté, où les touristes se font une joie de les nourrir avec des gâteaux spéciaux vendus partout.
Les rues principales sont de jolies petites rues, où nous avons pris un réel plaisir à les parcourir. Le parc est également agréable, mais entre les cerfs qui sont intéressés uniquement par la nourriture (ce qui est normal puisqu’ils sont devenus une attraction…) et les touristes qui s’écrient dès qu’un cerf les touche alors que eux-mêmes vont les voir, le parc perd un petit peu de son charme. De plus, un cerf a mangé un bout de notre carte…
Toutefois s’y promener reste plaisant. Malheureusement, nous n’avions pas assez de temps pour explorer la ville où nous n’avons pas pu tout voir (voire même presque rien). Par exemple, nous sommes arrivés à la fermeture du Todai-ji (東大寺) où se trouve le célèbre Grand Bouddha, une statue de 16m, la plus grande statue de Bouddha au monde.
L’un des membres du personnel de notre auberge de jeunesse nous avait conseillé de passer de nuit au sanctuaire Kasuga Taisha (春日大社), un endroit absolument sublime ! Il est très important d’essayer d’avoir les tuyaux des habitants de la ville, car on découvre des choses géniales qui ne sont pas forcément dans les guides touristiques. C’est aussi ça qui fait d’un voyage un véritable souvenir impérissable.
La ville me faisait penser à Kyoto dans l’atmosphère, une ville propre et belle. Un conseil : passez-y au moins deux nuits pour tout découvrir, si vous avez la chance d’avoir plus d’une semaine dans le Kansai !
Jour 3 – Horyu-ji & Koyasan
La visite du temple d’Horyu-ji (法隆寺) m’était très chère étant donné que j’avais fait un dossier d’art sur sa pagode à 5 étages. Alors je voulais la voir en “chair et ossature”, si je puis me permettre. Horyu-ji appartient à la préfecture de Nara et se trouvait sur le trajet en train vers Koyasan (高野山). Nous ne pouvions pas rester trop longtemps, car il fallait deux heures pour rejoindre Koyasan, et nous devions nous enregistrer avant 17h, sous peine de ne pas avoir de dîner (cela aurait été franchement dommage) !
La suite de l’article va être écrite en grande partie par Hugo, histoire d’avoir son point de vue sur ce pays où tout était nouveau pour lui. Les commentaires techniques et historiques sont principalement rajoutés par moi.
Arrivés au temple d’Horyu-ji, nous avons immédiatement été abordés par deux guides nous annonçant qu’ils pouvaient nous faire une visite guidée du temple gratuitement. Le terme “gratuit” nous paraissait trop beau pour être vrai. Nous étions donc hésitants, puis après avoir insisté sur le “free?”, nous avons fini par accepter. Nous leur avons expliqué que nous avions peu de temps, de ce fait ils ont ciblé ce qui était le plus important à voir en peu de temps, sachant que nous n’avions clairement pas le temps de visiter le temple en lui-même. Notre méfiance a été une erreur. Nos deux guides (un homme assez âgé et une femme qui débutait dans le guidage) nous ont expliqué en détail l’histoire du temple dans un anglais impeccable. Emma connaissait déjà l’histoire du temple, mais cela a été très instructif pour moi qui n’en aurait jamais autant appris sans leurs informations. Tout de même heureux d’avoir eu une visite guidée aussi intéressante et gratuite, Emma a demandé aux guides si ceux-ci étaient payés par le gouvernement ou par un quelconque organisme pour effectuer ces visites. L’homme nous a simplement répondu que non, ils étaient principalement passionnés d’histoire, de ce temple particulièrement, et qu’il estimait que leur passion devait être partagée.
Quelle ne fut pas notre surprise lorsque que nous avons vu arriver 3 camions de pompiers à toute allure dans la cour du temple sous le regard impassible de nos deux guides. Il s’agissait en fait, bien heureusement, d’un exercice. Un incendie avait détruit la plupart des bâtiments au VIIème siècle. Les temples étant entièrement en bois, il est important que les pompiers s’entraînent régulièrement pour être prêts à réagir rapidement en cas d’incendie.
Il ne leur a fallu en effet pas plus de 5 minutes pour mettre en place tout le matériel et arrosé un étang (dans le cadre de l’exercice) à proximité avec des jets d’eau montant à plus de 32 mètres soit environ la taille de la pagode !
Une fois le ”spectacle” terminé, nous sommes repartis en direction de la gare. Après avoir chaleureusement remercié nos guides, ceux-ci nous ont raccompagnés jusqu’à la sortie de la cour du temple (nous avons même cru l’espace d’un instant qu’ils allaient nous raccompagner jusqu’à la gare).
Nous avons alors repris le train en direction de Koyasan. Koyasan, ou Mont Koya, est le centre principal du bouddhisme Shingon, où se trouvent 117 temples ! C’est le moine Kukai qui a formé ce « mouvement ». Il cherchait alors un endroit où les conditions lui semblaient les meilleures pour développer au mieux sa vision du bouddhisme. Et en effet, quoi de mieux qu’une montagne à 800 m d’altitude, propice à la méditation et l’air pur.
Arrivés à la gare de Shinimamiya où nous devions changer de train, nous avons eu quelques difficultés à trouver le bon train à destination de Koyasan. C’est alors que j’ai remarqué un jeune couple d’étrangers ayant une brochure de l’endroit à la main. Nous décidions alors de leur demander si eux-aussi y allaient et s’ils savaient quel était le bon train. Comme nous allions dans la même direction, nous avons bien sympathisé. C’est ainsi que nous avons donc rencontré Eduard & Chen, un Espagnol et une Chinoise, deux journalistes vivant en Chine. Le train n’étant qu’une heure plus tard nous sommes allés déjeuner ensemble dans un des restaurants de la gare.
Dans le train, nous avons appris au fil de la discussion que Chen et Eduard allaient également passer la nuit dans un temple à Koyasan. Et c’était celui juste à côté du nôtre ! Drôle de coïncidence.
A ce moment la contrôleuse nous informa en se confondant en excuses qu’il aurait fallu payer un billet spécial pour prendre ce train. Heureusement nous avons pu acheter le billet auprès d’elle et ce, sans majoration.
Au fur et à mesure que le train avançait, la neige apparaissait ! Nous avons emprunté l’impressionnant Cable Car (dans lequel une présentation de Koyasan était même en français, nous avons alors imaginé que cet endroit devait être très populaire auprès des Français) pour rejoindre le sommet en cinq minutes.
Le temple dans lequel nous dormions, Shojoshin-in, était tout à fait sublime. La couche de neige rendait le paysage encore plus incroyable. Une atmosphère particulière régnait sur ces lieux.
Cependant ce genre d’architecture a un inconvénient : l’isolation, il fait aussi froid à l’intérieur qu’à l’extérieur !
Arrivés dans notre chambre, des petits gâteaux et du thé nous attendaient pour nous réchauffer et nous remettre du long trajet. Cet en-cas était accompagné de notre programme aux horaires stricts, puisqu’en effet, il faut se plier aux habitudes des moines. Ce qui rend cette expérience particulièrement authentique.
Le programme se déroulait comme suit :
Dîner : 17h30
Cérémonie du matin (1h) : 6h30
Petit-déjeuner : 7h30
17h30 : direction le dîner. Nous avons été ébahis devant notre repas. Ce que nous pensions être un repas commun avec tous les résidents dans une salle froide était un fait un repas végétarien individuel très complet où l’on nous avait installé dans une salle à part ! Un sentiment d’allégresse envahissait la salle dès que nous ouvrions une nouvelle coupe pour découvrir un plat.
Ensuite, nous avons même eu le droit de prendre un bain japonais qui était déjà chauffé. Heureusement qu’Emma m’avait expliqué qu’il fallait se laver à l’extérieur et rentrer dans l’eau du bain sans mousse et tout propre. Suite à cette soirée de luxe, nous avons pu dormir dans nos futons, lits traditionnels sur le sol, très paisiblement.
Jour 4, 5 et 6 – Okunoin & Kyoto
Emma reprend l’écriture.
Le lendemain matin, nous nous sommes levés vers 6h pour participer à la cérémonie des moines de 6h30. Nous avons traversé le temple pour nous rendre dans une salle très froide. J’ai été un peu déçue car ayant participé à une autre cérémonie dans un temple bouddhique en Corée en 2012, elle était très différente. Là, nous regardions simplement les moines réciter leurs mantras. En Corée, j’avais dû gravir une montagne à 5h du matin, pour ensuite nous “prosterner” 108 fois devant Bouddha. Bon, je me rends compte que ça paraît extrême dit comme ça, surtout pour l’athée que je suis, mais au moins nous participions. Là nous avions vraiment l’impression de ne servir à rien, en pensant à nos couettes chaudes que nous venions de quitter. Une heure plus tard, un petit-déjeuner traditionnel, végétarien, nous a été servi.
Une fois notre repas terminé, nous avons décidé d’aller visiter Okunoin (奥の院) à Koyasan, le plus grand cimetière du Japon puisqu’on y trouve plus de 200 000 tombes, qui se trouvait juste à côté de notre temple. Une fois encore, le temps était limité étant donné que le check-out se faisait à 10h. Pour vous donner une idée de notre courte promenade dans cet endroit silencieux et imposant :
Kyoto
J’étais si heureuse de pouvoir faire visiter Kyoto. Kyoto a été mon véritable coup de cœur. La guesthouse dans laquelle nous dormions était toute décrépie, mais la beauté de cette ville nous l’a fait oublier.
Cette fois-ci, j’étais bien décidée à arriver au Kiyomizu-dera avant sa fermeture ! Et nous avons bien fait, puisque nous avons pu profiter du coucher de soleil, surélevé dans ce temple.
J’insiste vraiment sur la richesse historique et culturelle de Kyoto. C’est à un tel point que lorsque nous nous sommes dirigés le lendemain vers le temple Genkoan (源光庵), un autre temple au plafond ensanglanté, nous nous sommes arrêtés à deux temples qui n’étaient pas du tout prévus mais qui se trouvaient sur notre chemin.
Ainsi nous avons vu voir une petite partie du temple Daitokuji (大徳寺).
Sur le chemin vers Genkoan, nos yeux ont été séduits par l’entrée en mousse du temple Koetsuji (光悦寺), un temple qui a été construit en l’honneur de l’artiste Hon’ami Koetsu au XVIIème siècle.
Koetsuji & Genkoan sont deux temples beaucoup moins touristiques de Kyoto qui valent vraiment la peine. Le Genkoan m’a moins transportée émotionnellement que le Hosen-in néanmoins il restait intéressant. J’ai ouïe dire qu’il était plus impressionnant en automne ou au printemps, car les couleurs étaient plus éclatantes.
Nous avons terminé la journée par la visite du temple Kinkakuji (金閣寺). J’en ai parlé dans mon article sur Kyoto, en l’évoquant comme le grand frère du Ginkakuji. Ce pavillon d’or est l’un des temples les plus célèbres de Kyoto, voire même du Japon. En effet, voir ce pavillon presque flotter sur l’eau, c’est une vision rare. Toutefois, je pense que beaucoup d’autres temples sont aussi bien et celui-ci est devenu tellement touristique que c’en était étouffant. Pour conclure la journée au mieux, j’avais réservé une cérémonie du thé. Nous nous intéressons tous deux au thé, et alors que nous nous attendions à une cérémonie collective, c’était en fait une individuelle. Notre hôte nous a extrêmement bien expliqué et l’instant était très intense. Cela nous a permis de comprendre beaucoup de choses sur les rites d’une cérémonie et nous avons même pu faire notre propre thé matcha.
Nos dernières visites à Kyoto étaient Fushimi Inari et le parc des bambous à Arashiyama. Malheureusement, il pleuvait ce jour-là. Essayez d’imaginer une allée étroite, entourées d’échoppes où la foule s’entasse, sachant que tout le monde a un parapluie. C’est tout simplement affreux. Heureusement, dès que l’on commençait à grimper, il y avait de moins en moins de personnes. Comme j’en ai déjà parlé dans mon article sur Kyoto, je mets simplement quelques photos exclusives.
Jour 7 – Osaka
C’est avec tristesse que la fin du séjour d’Hugo se faisait sentir, et c’est pourquoi j’ai décidé d’essayer de trouver Nippombashi coûte que coûte. Cette fois-ci nous l’avons trouvé du premier coup, et Hugo a donc pu assouvir ses désirs technologiques !
Une semaine est bien courte, mais je pense qu’elle était aussi bien remplie.
3 commentaires
Nonma
Raaah, trop trop hâte de voir toutes tes photos!!!! C’est tellement beau *o*
Kyoto a l’air vraiment top! 😀
♥♥♥♥
Annie Théry
il n’y a pas à dire ms les Japonais st obsédés par les pieds ensanglantés!
Emma
C’est moi qui le suis mouahaha