L’ascension vers Seoul : Jindo & Mokpo
Jindo 진도 – l’île des chiens et de la culture
Après mon cours de yoga dans la matinée, Swami m’a emmenée prendre un bus pour rejoindre l’île de Jindo. J’ai effectué les trajets de Baesan à Haenam puis de Haenam à Jindo. La raison pour laquelle je voulais aller à Jindo est simple : j’avais entendu parler d’une race de chiens endémique sur cette île, les Jindo gae (진돗개, gae voulant dire chien, vous aurez compris la signification). Ils ressemblent à leurs cousins les akita inu, qui sont nettement plus connus.
A Jindo, j’avais réservé une chambre dans une maison traditionnelle, sans Wi-Fi. Dans tous les cas, tout me paraîtrait mieux que l’ambiance glaciale de Jangheung.
Le trajet en bus était déjà le début du renouveau. Un couple de personnes âgées m’avait offert des fraises en attendant le bus et aussi pendant le trajet. Je sentais qu’ils voulaient me parler mais la barrière de la langue bloquait un peu les communications. Mais je pense qu’ils étaient contents que les étrangers s’intéressent à des coins reculés de leur pays.
A l’arrivée, mon hôte, Edward, est venu me chercher. Il m’attendait à la gare accompagné d’Anney, une Sud-Africaine. Edward était enseignant d’anglais. Il avait décidé d’arrêter cet emploi pour de multiples raisons et c’est donc Anney qui allait le remplacer. Il en a donc profité pour nous faire découvrir Jindo à toutes les deux. Tout d’abord, il nous apprenait que tous les samedis se déroulait un spectacle traditionnel gratuit. Par chance, nous étions samedi ! Il nous a donc emmenées voir ce spectacle. J’essayais de trouver un moyen pour assister à un spectacle traditionnel à Séoul, mais je n’avais pas trouvé de ticket. Et ce spectacle était absolument sublime !
Il était composé de chants, d’une pièce de théâtre comique et de danses. Edward était très cultivé, il nous a appris que la culture de l’île de Jindo était très similaire à celle d’Okinawa, l’île « paradisiaque » du Japon. En fait, malgré tous les différends qu’ont eus le Japon et la Corée, Jindo et Okinawa sont restées très proches.
A la fin du spectacle, une loterie était organisée avec le numéro du ticket. Trois personnes étaient tirées au sort. Il se trouve qu’Edward faisait partie de ces personnes ! Le lot consistait en spécialités de la région, dont du riz noir. Finalement, il me l’a donné pour me faire mieux connaître l’île qu’il chérit tant.
Ensuite, je ne savais pas trop où il nous emmenait, quand soudain il s’arrêtait. C’étaient des chiots Jindo gae ! Ils étaient si mignons, si touffus, si doux…J’étais si heureuse. J’ai bien pensé en emmener un, je pensais déjà à toutes les procédures, mais le réalisme m’a vite rattrapé. Il m’a même dit que pour nous, étrangers, ils étaient excessivement chers, mais si c’était un habitant de Jindo qui demandait, ça lui reviendrait en fait peu cher. Puis nous sommes allés visiter le musée du chien.
La visite s’est terminée à cause de la pluie. Normalement j’aurais dû me débrouiller pour manger, si j’en croyais l’annonce, mais finalement il nous a invité à manger ! Nous avons rencontré sa femme, Han et leur fille, Danbi. J’avais l’impression d’être à des kilomètres de mon enfer et la page était bel et bien tournée. Pour ajouter à mon bonheur, j’ai même réussi à avoir une Wi-Fi publique que je recevais bien mieux qu’au temple de Swami.
Le lendemain, j’ai fait un rapide tour de vélo dans les collines. Ensuite, avec sa famille, il a continué à me faire visiter l’île, nous sommes allés au « village d’artistes », où Edward m’a expliqué de nombreuses choses. Nous avons mangé dans un restaurant où j’ai mangé l’un de mes plats fétiches, des jjangjangmyeon (nouilles au soja fermenté).
Edward voulait encore me le payer, mais j’ai donné l’argent à Han. Nous étions un peu en retard pour que je prenne mon bus pour Mokpo, nous sommes arrivés à 14h04 pour un bus à 14h05, alors le temps que j’attrape mon sac, il m’avait payé le ticket et il avait demandé au chauffeur de m’attendre. Je les ai remerciés chaleureusement, et maintenant encore, je reçois de leurs nouvelles.
Mokpo – 목포
A seulement une heure de bus, je retournais dans la civilisation urbaine. J’avais à nouveau réservé chez l’habitant, mais cette fois-ci elle n’était pas Coréenne. Un peu perdue à mon arrivée, je ne trouvais pas le bus qui devait me mener chez elle. J’ai alors décidé de prendre un taxi. Alors, ça peut surprendre, mais les taxis en Corée ne sont pas chers. J’ai eu un peu de mal à trouver son bâtiment parmi cette forêt d’immeubles. Je trouvais Loudine dehors, complètement affolée car elle avait perdu sa petite chienne. Après avoir posé rapidement mes affaires, je l’ai aidée à la retrouver. Nous avons cherché pendant deux heures sans succès, en prévenant tous les gardiens. Elle craignait que quelqu’un l’ait volée, ou bousculée en prenant la fuite, car toutes ses coordonnées étaient sur son collier (je me suis dit à ce moment qu’il serait pas mal que je mette mes coordonnées sur le collier de mon chien). Nous avons abandonné, puis sommes remontées pour parler un peu. Elle était aussi enseignante d’anglais. C’est le métier le plus simple pour pouvoir habiter en Corée, car les Coréens n’exigent pas que les étrangers maîtrisent le coréen.
Pendant que nous parlions, le gardien d’immeuble est venu rapporter la petite chienne. Loudine était si heureuse qu’elle m’a payé le dîner, un ragoût de poulet. Elle aussi me prêtait son vélo et m’a expliqué vaguement le circuit que je pourrai emprunter pour visiter.
J’ai longé la côte. J’ai été voir les rochers Gatbawi, puis je voulais par la suite visiter le muséum d’histoire naturelle. Il semblait vraiment génial, avec une grande mâchoire de T-rex pour m’accueillir. Toute joviale j’arrive d’un pas léger pour découvrir qu’il était fermé le lundi…Ma peine était grande. A nouveau, je changeais de ville.
Je partais donc pour rejoindre Gwangju, ville où je tenterai l’expérience du couchsurfing, littéralement « surfer sur les canapés », c’est-à-dire dormir chez les gens gratuitement, mais avec qui on passe généralement du temps pour visiter la ville.